Les agriculteurs de Touraine ne veulent plus voir ça

Ils ont manifesté pendant 18h d’affilée entre Sorigny et Montbazon et préparent d’autres actions pour la semaine prochaine.

Tout est parti de cette image repérée par le syndicat des Jeunes Agriculteurs 37 à Loches : un rôti de boeuf origine France qui venait de l’étranger. La photo qui se partage massivement sur les réseaux sociaux depuis et qui serait le résultat de l’erreur d’une centrale d’achats est utilisée comme arguments par les agriculteurs tourangeaux mobilisés depuis ce mercredi dans le cadre du mouvement national contre les prix trop bas alloués à leurs productions. « On veut que les gens soient au courant quand ils mangent de la viande étrangère » explique Dominique Malagu, président de la FDSEA37.

Du coup, toute la journée, le syndicat a fait le siège de l’entreprise Dawn Meats de Montbazon afin de rencontrer son directeur. « Au départ on a été chez Lidl à Sorigny mais notre cible principale c’était Dawn Meats. On s’y est tous retrouvés dans la nuit. C’est une entreprise irlandaise de 56 salariés qui ne travaille que de la viande étrangère, irlandaise et allemande. Nous avons rencontré son directeur à 14h ce jeudi. Ca n’a pas été facile mais nous avons finalement obtenu son numéro sanitaire. Donc maintenant on pourra savoir si un morceau de viande vient de chez-lui. Mais l’entreprise ne revend pas directement à des magasins, y compris dans le département. Ses clients sont des centrales d’achats qui approvisionnent ensuite les supermarchés. On n’a aucun problème à ce que cette entreprise travaille en France. Nous on veut juste savoir d’où vient la viande. »

En filigrane, ce que l’agriculteur tourangeau espère, c’est que de plus en plus de viande française soit consommée et convaincre le consommateur de bouder la viande étrangère. Un voeu partagé par le président Hollande en déplacement à Dijon ce 23 juillet. Le chef de l’Etat a notamment émis le souhait que les cantines scolaires servent plus souvent de la viande française. « Pour cela, il faut changer les règles des marchés publics et faire en sorte que les entreprises qui candidatent indiquent l’origine de la viande qu’elles utilisent. Mais aussi celle des fruits et des légumes, c’est le même problème pour tous les produits » renchérit Dominique Malagu pour la FDSEA37.

Les agriculteurs d’Indre-et-Loire sont ce jeudi soir retournés dans leurs exploitations. « On prépare de nouvelles actions la semaine prochaine, nous allons essayer de prendre rendez-vous avec les centrales d’achat » explique le syndicaliste bien décidé à retracer le parcours de la viande consommée dans la région. Nous l’avons également interrogé sur le plan d’urgence annoncé mercredi par le gouvernement : « les 100 millions d’euros d’aides immédiates c’est bien mais ça ne résout pas le problème de fond. Les gens ne peuvent pas payer les charges, il faut que les prix augmentent. Au moins 20 centimes pour le porc par exemple. Et si les industriels et les distributeurs acceptent de réduire leurs marges, ça ne changera rien pour le consommateur. L’éleveur est toujours la variable d’ajustement, et ça doit cesser. »

Olivier COLLET

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