Les contrôles routiers ont été renforcés en Touraine. La preuve.
Depuis début 2015, la préfecture d’Indre-et-Loire ne cachait pas sa satisfaction en envoyant chaque mois de bons bilans de sécurité routière. Jusqu’à fin juin, la tendance était nettement à la baisse avec 15 tués contre 21 sur la même période en 2014 ou encore une baisse globale de 9% du nombre d’accidents. Mais depuis le 1er juillet les choses ont changé. Avec déjà 4 morts, il y a de quoi alerter les autorités « si on continue sur cette tendance, on aura dépassé les chiffres de 2014 avant la fin de l’été » s’inquiète le nouveau préfet du département Louis Le Franc. Il a donc décidé de renforcer les contrôles routiers malgré les moyens réduits en cette période estivale.
C’est d’ailleurs lors d’un contrôle de police autour d’un rond point du Boulevard Louis XI de Tours que le représentant de l’Etat dans le département a fait le point sur sa politique routière ce jeudi après-midi. Il a été très clair : il va sévir. Gendarmes et policiers seront partout, tout le temps. Pour contrôler la vitesse, l’alcool, l’assurance ou les stupéfiants : « lundi, à la sortie du festival Terres du Son, 27 conducteurs en avaient consommé sur 200 véhicules contrôlés » a-t-il noté. Sachant que dans ce cas le retrait de permis est immédiat, ça calme…
« La répression c’est aussi une forme de prévention »
« On ne fera pas de cadeau » a poursuivi Louis Le Franc qui compte aussi s’appuyer sur la technologie (les voitures banalisées équipées de radars par exemple). Mais même s’il est toujours partant pour mettre plus de radars au bord des routes ou accueillir les nouveaux radars prévus pour les zones de chantiers, le préfet n’a pas annoncé d’implantation précise de nouveaux équipements dans un avenir proche. C’est donc l’humain qui était en première ligne sous ses yeux, avec une dizaine de policiers autour du rond-point situé près de la sortie du périphérique, un endroit où les fonctionnaires savent bien que la coutume est de rouler vite. La preuve. En moins d’une heure, ils ont repéré au moins 5 excès de vitesse dont un à 97km/h au lieu de 50.
Dans sa berline Saab, le conducteur fait preuve d’une extrême mauvaise foi : il ne s’est rendu compte de rien, essaie d’amadouer les policiers, s’énerve contre les journalistes… Le tout aidé de sa femme, stressée parce qu’en théorie ils étaient pressés. Mais rien n’y fait. Avec plus de 40km/h au dessus de la limite c’est rétention de permis immédiate pour au moins 72h avant que les services de la préfecture ne déterminent une sanction plus précise (« souvent 4 mois de suspension », nous explique un policier). Quant au véhicule, si aucun passager ne peut le reprendre en main il est immobilisé. Charge au contrevenant de se débrouiller. « En général, seuls 10% des chauffards contestent » nous explique-t-on encore. Et inutile de compter sur une éventuelle indulgence, les consignes sont claires : « la répression, c’est aussi une forme de prévention » a prévenu le préfet Louis Le Franc. Vous ne pourrez pas dire que vous n’avez pas été prévenus…
Olivier COLLET
Tant qu’on y est, le bilan des contrôles routiers de tout le département du 9 au 15 juillet : 60 rétentions de permis dont 29 pour des stupéfiants, 11 pour l’alcool et 20 pour la vitesse. Au total 386 infractions ont été relevées par la police et la gendarmerie dont 160 vitesses excessives.
