Près de 600 postes sont menacés, sans compter les sous-traitants.
Trois semaines après l’annonce brutale de la fermeture de Commissariat à l’Energie Atomique du Ripault de Monts (pour un transfert vers la Gironde en 2019), la colère n’est pas retombée. Depuis quelques jours, une pétition circule pour dire non à ce déménagement et oui à la préservation des emplois en Touraine (540 CDI, une cinquantaine de CDD, 250 sous-traitants).
Par peur des représailles en interne, les quelques salariés qui s’engagent indépendamment des syndicats préfèrent garder l’anonymat, utilisent une voix de synthèse dans une vidéo postée sur YouTube et communiquent par numéro masqué : « on a peur de la réaction de la direction. Dès lundi (ce 18 mai, ndlr), il va y avoir une chasse pour savoir qui est impliqué » nous explique l’un d’eux qui s’épanche longuement sur le climat désastreux qui semble selon lui régner sur le site. Il n’hésite pas à sous-entendre que des départs de personnel ont eu lieu pour d’étranges motifs. Il pointe aussi le gros absentéisme des équipes pour raisons médicales.
650 signatures pour la pétition
« Ils ont tout fait pour étouffer la nouvelle de la fermeture en l’annonçant le premier jour des vacances scolaires » complète également ce salarié qui dénonce le coût astronomique du déménagement du CEA du Ripault : 500 millions d’euros estimés, notamment à cause du transfert de matériel hautement sensible. Le tout sans compter l’impact sur le tissu économique local « qui sera déstabilisé ».
Déjà signée par près de 700 personnes ce week-end (dont la maire de Monts plus une centaine de salariés selon les initiateurs du texte), la pétition n’est probablement que la première étape d’une mobilisation qui pourrait prendre de l’ampleur dans les semaines qui viennent. Reste à savoir si ce sera toujours de manière anonyme par voie de presse ou si les conflits finiront par éclater au grand jour. En gros : la direction va-t-elle réagir ? Quand ? Et comment ?
Olivier COLLET