Ivan Paturel, un nouveau Colonel dirige les pompiers d’Indre-et-Loire

Il voulait devenir ingénieur mais son service militaire a tout changé…

Il occupe son grand bureau de Fondettes, face à un champ, depuis le 1er juin. Le Colonel Ivan Paturel est le nouveau patron des pompiers d’Indre-et-Loire (le SDIS37), et il remplace le Colonel Marc Reverchon parti il y a quelques mois. Jusqu’ici, la Touraine, cet homme de 49 ans originaire d’Honfleur (Calvados) l’avait seulement traversée en tant que touriste. Désormais, le voici à la tête d’une équipe comptant 300 pompiers professionnels et plus de 1 800 volontaires répartis dans 70 centres de secours partout dans le département.

Son parcours : « Je suis devenu pompier en 1992. C’est en quelque sorte un concours de circonstances. Mon frère aîné, qui a 8 ans de plus, est pompier professionnel. J’ai découvert cet univers avec lui mais, étant donné que ça se passait bien pour moi à l’école, je me suis d’abord orienté vers des études d’ingénieur. Je voulais travailler dans le nucléaire. Et puis dans les études j’ai commencé à m’ouvrir à d’autres choses. Je ne voyais pas trop l’utilité de mes stages d’ingénieur, alors que je voulais me rendre utile. Après un diplôme dans la gestion de l’administration des entreprises, j’ai fait mon service militaire et je suis parti aux Antilles dans le domaine du sauvetage en mer. Ma mère était institutrice, mon père électricien… Tout ça me trottait dans la tête. J’avais une certaine idée du service public. Ca m’intéressait. En 1992 j’ai donc passé le concours de Capitaine des sapeurs pompiers professionnels. »

Sa carrière : « J’ai commencé par intégrer le SDIS du Pas-de-Calais en tant que chef de service à St-Omer. Ensuite je suis parti en Haute-Vienne puis dans l’Indre où je suis resté 9 ans. Enfin, depuis 2012, j’étais directeur des pompiers de Corrèze qui comptent 150 professionnels et 1 200 volontaires (et il a croisé François Hollande à quelques reprises pendant sa présidence, ndlr). »

Sa vision des pompiers : « Pour moi un pompier c’est quelqu’un qui veut avant tout faire partie d’un collectif, pour porter secours à autrui. C’est avec cet intérêt que je suis devenu pompier et depuis c’est devenu ma passion. Je suis quelqu’un de très humble, très modeste. Depuis mon arrivée, j’écoute. J’ai visité une petite dizaine de centres de secours, j’espère les avoir tous vus d’ici fin septembre, en invitant aussi les maires et les conseillers départementaux (c’est le département qui finance les pompiers, ndlr). Le SDIS37 a les moyens de fonctionner. Il n’y a pas d’inquiétude particulière pour le budget ou le parc immobilier. Je sens des gens motivés. J’ai néanmoins entendu leurs impatiences. »

Son gros dossier prioritaire : Il a un nom barbare, le SDACR, soit le Schéma Départemental d’Analyse de Couverture des Risques. En clair, il permet de recenser tous les risques potentiels sur lesquels les pompiers tourangeaux sont amenés à intervenir (accidents de la route, usine dangereuse, feux de forêts, inondations…) et d’adapter les moyens en conséquence. Le souci, c’est que depuis dix ans ce document n’a pas été révisé alors que désormais on doit en rédiger un nouveau tous les 5 ans. Par exemple, l’ouverture de la LGV Tours-Bordeaux est un nouveau risque avec la possibilité d’un accident de train. Le risque terroriste doit aussi être intégré.

Dans les prochains mois, Ivan Paturel et ses équipes vont donc faire le listing de ce qui peut poser problème en Indre-et-Loire. Ensuite, ils vérifieront si un dispositif suffisant de secours permet d’y faire face ou s’il faut réadapter le dispositif. « Nous mènerons la concertation au premier semestre 2018 pour une adoption prévue en juin » explique le Colonel.

L’enjeu est de taille : il faudra peut-être demander une rallonge budgétaire pour assurer la sécurité des Tourangeaux. Mais si la collectivité n’a pas les moyens, que faire ? « On priorisera » explique Ivan Paturel. Il rassure : en théorie ça peut signifier des fermetures de centres mais avant d’en arriver à cette extrémité dommageable il y a bien d’autres solutions comme un étalement des projets de rénovation de bâtiments ou d’achats de nouveaux matériels. « Au lieu de remplacer des véhicules sur 5 ans, ça peut être sur 6 ans » donne-t-il en exemple. Mais on n’en est pas là.

Un grand chantier à mener : La ville de Tours a très envie d’installer sa police municipale dans la caserne des pompiers de Tours Centre, sur le Boulevard Wagner. Un bon moyen aussi de rénover ce bâtiment vieillissant. Le Colonel Paturel n’y est pas opposé, au contraire : « je suis favorable à la mutualisation. Cela a un intérêt financier, je l’espère. Mais surtout cela permet aux équipes de mieux se connaître en dehors des interventions. C’est déjà le cas par exemple avec le SAMU et les pompiers qui travaillent ensemble pour la réception des appels (sur le site de l’hôpital Trousseau à Chambray, ndlr). » Reste à financer ce chantier qui ne devrait pas démarrer avant fin 2019-début 2020. La ville et le SDIS mettront le main à la poche, mais à quelle hauteur ?

Olivier COLLET

Le Colonel Ivan Paturel a aussi été alerté sur l’un des dossiers chauds de ces derniers mois pour les pompiers d’Indre-et-Loire : les temps d’attente qui s’allongeaient aux urgences de l’hôpital Trousseau, pénalisant les volontaires qui quittaient leur travail lors des interventions et revenaient au bout d’un temps très long ce qui finissait par poser problème à leurs employeurs. « Une solution est expérimentée en ce moment à l’hôpital et apparemment c’est en bonne voie » annonce le patron du SDIS37 qui reste néanmoins en alerte car des soucis seraient signalés sur d’autres établissements publics et privés du département. « Il y en a encore un ou deux où l’on cherche des solutions. »

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