Le chef de file des Républicains a lancé sa campagne devant 300 militants chauffés à blanc vendredi à Tours.
On aurait dit une haie d’honneur d’un soir de victoire. Dans la salle des mariages de l’Hôtel de Ville de Tours, les militants des Républicains ovationnent Guillaume Peltier. L’enfant de la Touraine parti voir si l’herbe était plus verte à Neung-sur-Beuvron dans le Loir-et-Cher (il y est maire) est de retour dans sa grande ville et cette fois il compte bien en repartir avec la victoire. Ce sera peut-être dans 6 mois, lors des élections régionales.
« On va casser les codes, vous allez être surpris »
Le ton est donc donné : Guillaume Peltier fait son conquérant, son sarkozyste. « Il faut reconquérir la région qui a subi 17 ans de socialisme » explique-t-il en conférence de presse surnommant l’actuel président PS de la région François Bonneau de « Petit Baron d’Orléans » dont la voix est incapable de porter jusqu’au niveau national (sous-entendu, contrairement à lui). « Le bilan de la dette est catastrophique : elle est passée de 450 à 650 millions d’euros. Et en dix ans le chômage a deux fois plus augmenté en Centre-Val de Loire que dans le reste de la France. » assène-t-il aussi pour torpiller le bilan de son adversaire alors que ce dernier en fait justement son principal argument de campagne.
Avec une équipe mixant « expérience et renouveau », Guillaume Peltier promet d’amener des idées nouvelles : « Vous allez être surpris, on va casser les codes. Nous allons mettre en place une prise en charge du logement des étudiants pendant leur apprentissage et la région paiera les études supérieures des bacheliers les plus méritants. Je veux réhabiliter la méritocratie régionale » détaille Guillaume Peltier qui croit pouvoir être élu avec – au minimum – la mention Bien. « On mettra à l’honneur les agglomérations et le rural. On ne laissera pas les campagnes à l’abstention et au populisme » : voilà pourquoi, en Indre-et-Loire, c’est un binôme formé par la députée Claude Greff et l’ancien patron de la Chambre d’Agriculture Patrick Cintrat qui conduira la liste (photo ci-dessous).
L’union avec l’UDI : oui, mais…
Aux Républicains à Tours, vendredi, Guillaume Peltier n’avait que des amis : « c’est quelqu’un qui porte en lui une certaine idée de la France, qui a des convictions et respecte les traditions de chaque territoire » explique Philippe Briand, président de la section départementale du parti (qu’il appelle encore souvent UMP, les habitudes ont la vie dure). Sauf que Guillaume Peltier n’est pas encore à 100% certain de mener la liste pour le scrutin des 6 et 13 décembre si les Républicains font alliance avec l’UDI. Le centriste Philippe Vigier brigue aussi cette tête de liste.
Si la droite affirme qu’il n’y a pas d’autre solution que l’union pour gagner, elle pose ses conditions : pas d’alliance si celle-ci n’est pas scellée en Île de France avant et – surtout – 75% des sièges iront aux Républicains, 25% à l’UDI. « Le chef de file, je m’en fous » lance Philippe Briand juste après avoir affirmé qu’il préférerait tout de même faire campagne avec Guillaume Peltier, que pour lui ce serait légitime vu que c’est à l’UMP-Républicains que l’on doit une grande partie des victoires aux dernières élections de 2014 et 2015 dans la région. « L’objectif, c’est d’être prêts en septembre » conclut Guillaume Peltier, tout de même bien impatient d’en découdre.
Olivier COLLET