DEPARTEMENTALES : Christophe Boulanger, l’électron libre

Actuellement unique élu Vert au Conseil Général, il remet son poste en jeu ce dimanche sur un canton difficile. Mais plus que l’élection, c’est le combat qui l’intéresse.

Christophe Boulanger restera-t-il conseiller départemental dans la prochaine assemblée que les Tourangeaux sont appelés à élire ces 22 et 29 mars ? Rien n’est moins sûr. Candidat du Rassemblement Citoyen Ecologiste et Solidaire sur le canton de Tours Est, l’actuel élu des Verts est en grand danger dans un secteur où la gauche part divisée et où l’UMP a investi un adjoint au maire et la présidente du CCAS. Pour autant, quand nous le rencontrons ce lundi soir, il est venu avec ses atouts mais aussi sa simplicité : « Ce rassemblement, ce n’est pas un cartel de partis. Par exemple, nos remplaçants sont deux non-encartés issus de la société civile ». A côté de nous, il présente Pascal Brun, rencontré alors qu’il luttait contre la fermeture du collège Pasteur.

Un élu loyal mais qui l’ouvre

Il est important de présenter le personnage de Christophe Boulanger. Il faut noter qu’il a fait partie de la majorité socialiste de Frédéric Thomas, donc qu’il a voté le dernier budget 2015, mais il insiste sur sa liberté : « ça faisait partie de notre accord dès le début ». Donc, les subventions pour l’aéroport de Tours, il a toujours voté contre. Les fermetures de collèges, il les a refusées. « Et j’avais une vraie autonomie sur les sujets que je devais porter en tant que vice-président ». Il est par exemple assez fier d’avoir réussi à faire doubler le budget départemental dédié aux circulations douces (vélo…).

Pour autant, il y a certaines choses que Christophe Boulanger a en travers de la gorge. Notamment le manque de concertation lors des fermetures des collèges Pasteur et Paul Valéry. Il finit ainsi par reconnaître que ses partenaires socialistes n’ont pas employé la bonne méthode sur ces dossiers. Il n’a donc pas particulièrement d’états d’âme à ne pas faire route commune avec eux dans ce scrutin. De toute façon, il rappelle que depuis dix ans, jamais EELV ne s’est associé avec qui que ce soit pour une élection en Indre-et-Loire. Donc ce partenariat avec le Front de Gauche est un laboratoire.

« Je suis un homme de convictions »

« J’ai des divergences avec le PS comme j’en ai avec le Front de Gauche. Oui j’ai des divergences avec Fanny Puel, sur l’Europe par exemple. Mais là ce n’est pas le sujet. Nous nous retrouvons sur de nombreux autres comme le combat contre la ferme usine de Monts sur lequel le PS ne s’est pas prononcé ou encore notre volonté de ne pas subventionner Ryanair à l’aéroport de Tours ». Il reconnait toutefois que cette alliance n’est pas simple à expliquer aux électeurs, mais nuance : « vu le contexte national, ce n’est pas plus difficile que s’il avait fallu expliquer une alliance avec le PS ». Et toc.

Perdre son poste, Christophe Boulanger ne l’exclut pas mais affirme qu’il n’en fera pas une affaire d’état. « Je suis un homme de convictions, ce n’est pas un élément qui pèse dans mon choix, j’ai plein d’autres projets ». S’il s’est lancé dans ce combat, c’est pour défendre l’idée d’une politique intègre, qui ferait plus participer les citoyens et accessoirement qui combat les droites : « les gens attendent plus d’écoute, d’une rupture de la pratique politique ». Bref, il prône un renouvellement, pas trop de mandats à la suite, « pas de cumul » insiste-t-il en visant les adjoints de Serge Babary engagés dans la bataille : une « caste » et une « caricature » lance-t-il.

« Il y a les moyens d’investir autrement »

Une forte abstention se profile pour ce premier tour de dimanche. Christophe Boulanger la comprend et la redoute, et la prend pour lui : « ce serait un échec. Ca voudrait dire que je n’ai pas réussi à mobiliser. Qu’il n’y a pas les éléments pour faire rêver les électeurs ». Mais peut-on vraiment faire rêver les Tourangeaux quand on connait l’état des finances du département ? Pour le conseiller général sortant, tout est une question de choix et d’ordre de priorités. Plus de subventions à l’aéroport de Tours et hop : un million récupéré. Et 4 à 5 autres en revoyant le plan routier : « on a plus besoin de construire des routes en Indre-et-Loire, il faut juste rénover l’existant ». Donc bien sûr pas de périphérique. Mais alors, on va leur donner quoi à faire à nos entreprises du BTP qui ont tant besoin de commandes publiques ? « La priorité c’est la rénovation thermique de logements et des collèges. Mais aussi des investissements pour les Ephad, les crèches… Il y a les moyens d’investir autrement » sans pour autant augmenter la somme.

Olivier COLLET

Et si on parlait des impôts ?

C’est le grand débat de cette campagne : augmenter les impôts fonciers ou non ? Christophe Boulanger commence par reprendre un argument notamment développé par la majorité socialiste sortante qui les a augmentés pas plus tard que cette année et rappelle que la Touraine dispose d’un taux largement en dessous de la moyenne nationale et de celle de ses voisins. « Et puis la fiscalité augmente moins que le prix de l’immobilier sur dix ans » souligne-t-il. Il garde enfin une pique pour la droite : « dans le Loiret, elle a encore plus augmenté les impôts qu’en Indre-et-Loire sur la dernière mandature. La non-augmentation des impôts c’est donc un discours qu’elle ne tient que quand elle est dans l’opposition ».

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