Depuis plusieurs mois l’actualité nationale se concentre sur le feuilleton politique autour du budget de l’Etat, une loi indispensable pour le bon fonctionnement de l’administration. Alors que le 1er ministre François Bayrou doit utiliser l’article 49-3 de la Constitution pour faire passer la loi sans vote à l’Assemblée Nationale, le conseil municipal de Tours va aussi parler d’argent en long, en large et en travers ce lundi 3 février.
A partir de 9h, les élus de la ville vont discuter du budget 2025 qui va définir la politique communale des mois à venir. Où mettre l’argent pour de nouveaux projets ? Quelles économies peut-on faire ? Faut-il augmenter les impôts locaux ? Voici les questions qui seront à l’ordre du jour.
Etablir ce budget n’a pas été simple pour la majorité de gauche. « On est dans le brouillard » résume l’adjoint au maire chargé des finances, Frédéric Miniou, en référence aux errements de l’Etat qui n’a toujours pas de budget en février alors qu’il est traditionnellement voté à l’automne.
La municipalité a tout de même fait des plans selon les derniers éléments dévoilés par le gouvernement. Elle sait par exemple que les grosses coupes envisagées dans les dotations de l’Etat aux communes n’auront pas lieu, ce qui lui permet d’éviter la perte de 7 millions d’€ (fin 2024, l’affichage d’une banderole dénonçant les projets du gouvernement de Michel Barnier avait fait polémique).
Ainsi, « les subventions aux associations seront maintenues » garantit Frédéric Miniou. Une première enveloppe doit être votée avec par exemple 100 000€ pour le Tours FC Association. Un versement anticipé en raison de la situation financière délicate liée à la liquidation judiciaire de la société Tours FC et de la disparition de son équipe première qui jouait en Régional 1.
Surtout, la ville de Tours annonce un niveau « record » d’investissements de 50 millions d’€ pour 2025, auxquels s’ajouteront 12 millions d’€ d’aides de partenaires comme la Région Centre-Val de Loire, le Conseil Départemental ou l’Etat. Des sommes qui iront à la rénovation des routes, la construction de la nouvelle crèche Merlusine, l’accessibilité des bâtiments publics pour les personnes à mobilité réduite. 13 millions d’€ seront par exemple consacrés aux écoles avec 2 végétalisations de cours de récréation pour les écoles Raspail et Francis Poulenc.
« Nous investissons plus que les villes de la même taille que nous » se félicite ainsi l’élu Frédéric Miniou qui compare aussi ce chiffre de 50 millions d’€ aux 38 millions mis sur la table par la mairie en 2024 (+9,4 millions d’€ de subventions de partenaires extérieurs). A noter qu’en février 2024, la majorité avait projeté un total de 54 millions d’€ d’investissements. Cet objectif n’a pas été atteint mais il a été réalisé à plus de 80% ce qui est assez important comparé à d’autres collectivités.
Pour financer ses investissements, la ville de Tours promet de ne pas augmenter les taux d’imposition en 2025, et ce pour la 3e année consécutive. Donc pas de hausse de la taxe foncière pour les propriétaires… à part la progression mécanique décidée par l’Etat (+1,5%).
La municipalité continuera donc d’avoir recours aux économies et à l’emprunt, se satisfaisant d’avoir engagé des crédits à taux préférentiels ces dernières années. Par exemple, plusieurs millions d’e vont être économisés grâce à la baisse du taux du livret A qui a mécaniquement fait baisser le taux d’un crédit tourangeau ce samedi 1er février. La dette communale reste tout de même de 187 millions d’€ mais « elle est remboursable en moins de 5 ans » assure l’adjoint aux finances Frédéric Miniou qui estime que « tous les comptes de la ville peuvent être considérés comme au vert ».
On verra ce que les oppositions en pensent lors du débat ce lundi dans la journée. Les échanges devraient durer plusieurs heures. Ils seront retransmis en direct sur le site de la ville, www.tours.fr. La séance est également ouverte au public à l’Hôtel de Ville.
Olivier Collet