Un cœur ou une rosace sur une tasse de capuccino ou de café latte cela ne change pas grand-chose au goût de la boisson mais c’est toujours apprécié quand on prend sa pause. Pour certains baristas, ce dessin à base de mousse de lait c’est même une signature, et les réseaux sociaux type Instagram ne sont pas étrangers au développement de la pratique.
Si les plus grands pros de la discipline exercent dans les grandes villes voire à l’étranger, la Touraine n’est pas en reste. En une décennie, le département a cédé progressivement à la mode des coffee shops si bien qu’on en compte aujourd’hui une dizaine rien qu’à Tours. En ce début novembre, 6 d’entre eux étaient réunis pour participer au 1er concours de latte art d’Indre-et-Loire.
Organisé par Le Petit Atelier dans sa nouvelle boutique de la Place Châteauneuf, le challenge a rassemblé 11 candidates et candidats d’El Cafecito, Rudy’s Coffee (un food truck qui se déplace sur les marchés, dont Velpeau), Columbus Café, Arbol Torréfacteur, But First Coffee (Saumur) et bien sûr Le Petit Atelier. « De base on se voit tous assez peu. L’idée c’était donc de fédérer la communauté. On travaille tous de beaux produits, alors autant échanger » raconte Olivier qui pensait à ce projet depuis 2 bonnes années.
La compétition était divisée en plusieurs épreuves : réaliser le plus beau cœur possible (la figure la plus commune, ornant « 70% des boissons » selon Olivier), proposer une figure libre, dessiner un cœur avec des gants de cuisine en guise de handicap et produire une figure libre jugée par le public. Au final c’est Clara, salariée du Petit Atelier depuis avril, qui remporte le 1er prix devant Rudy de Rudy’s Coffee et Paul, barista chez El Cafecito. Elle remporte du café mais aussi une invitation pour un nouveau festival prévu prochainement à Paris.
Cette victoire de Clara c’est une fierté pour son responsable : « Elle sait faire des figures que je ne sais réaliser, comme le cygne. » S’il reconnait le côté accessoire de la pratique, Olivier insiste pour préciser que c’est essentiel d’y céder dans un coffee shop : « Cela prouve que ton lait est bien moussé car si ce n’est pas le cas tu ne peux pas faire de dessin. Quand on prend quelqu’un, on lui apprend à bien extraire le café, à monter la mousse de lait et juste après on lui apprend à faire un petit cœur. Dès le 2e jour. »
L’entrepreneur qui fêtera bientôt les 9 ans de sa marque explique ajoute que la pratique demande pas mal de dextérité : « Il faut plusieurs semaines pour bien la maîtriser et y arriver à tous les coups. » De quoi rendre encore plus intéressant une prochaine édition de ce concours tourangeau. Une 2e mouture est déjà en vue.
Olivier Collet / Photo à la Une : Louis Bouchaud