Un cours de graphisme ou de yoga en extérieur plutôt que dans une salle de classe habituelle : voilà ce que les élèves de l’école maternelle Charles Boutard de Tours expérimentent depuis ce mois d’avril 2022 ou découvriront à la rentrée. Sous les grands arbres de la cour, l’établissement du quartier Courteline a aménagé une grande estrade à la disposition des profs en alternance (en moyenne une demi-journée par semaine pour chacune des 7 classes, et ce en toute saison, sauf en cas de grand froid ou de forte pluie).
« Ce projet est né après le premier confinement de 2020 » explique la directrice, Clara Fouquet, qui s’occupe d’une classe de petite section. « On a remarqué que les enfants avaient besoin de se reconnecter à la nature et on s’est mis à rêver d’un jardin. » Aidée des ATSEM et de ses collègues profs, elle a donc entrepris d’imaginer le réaménagement d’une zone bitumée au sud de la cour. « On a tout dessiné nous-mêmes » souligne-t-elle.
Un chantier qu’il a fallu financer : 85 000€ venus de la ville de Tours dans le cadre du programme Récré en Herbe pour verdir les écoles et 11 600€ grâce à un financement participatif (pour 9 000€ demandés au départ), « quelques entreprises ont participé mais ce sont surtout les familles qui ont donné, même les plus modestes » se félicite Clara Fouquet.
Résultat : le revêtement tout gris a été remplacé par des copeaux de bois sur environ 10m de large et toute la longueur du mur d’enceinte. Une estrade a été aménagée pour les cours + un parcours sensoriel où l’on marche pieds nus (actuellement sur des cailloux, du bois, de la paille, des bouchons de liège et des pavés, puis plus tard sur des glands ou d’autres matières au fil des saisons). Troisième équipement : un authentique potager avec fraisiers, plants de haricots, herbes aromatiques ou nichoirs pour abeilles sauvages.
Les classes s’occupent à tour de rôle du jardin pour les plantations, l’arrosage… « Quand il y a une difficulté on amène les enfants à trouver eux-mêmes la solution, par exemple pour arroser en douceur et ne pas noyer la plante » explique la directrice, ravie de l’effet bénéfique du dispositif sur les élèves de 3 à 6 ans : « Ils sont plus concentrés, plus autonomes et plus apaisés. C’est notamment très bien pour ceux qui ont des difficultés, ou un handicap. »
D’autres plantations sont déjà prévues cet automne. Il y a également un composteur et un dispositif de récupération d’eau pour apprendre les bons gestes écologiques.
Olivier Collet