[Photos du jour] L’hommage massif à Rose-Marie de Chrétiens Migrants

Au moins 500 personnes au Sanitas vendredi soir.

« Les témoignages ne s’arrêtent plus… » : 1h que le rassemblement hommage à Rose-Marie Merceron a débuté au Sanitas à Tours. Certaines personnes commencent à partir mais d’autres refusent de le faire tant qu’elles n’ont pas pu partager au micro ce qu’elles ont sur le cœur. On entend même les chants depuis le milieu de la Passerelle Fournier qui traverse les voix SNCF.

Ce vendredi soir, ce sont au moins 500 personnes qui se sont rassemblées Allée de Luynes à Tours, au Sanitas, devant l’immeuble qui héberge l’association Chrétiens Migrants.

Au rez-de-chaussée, un appartement a perdu sa principale occupante : Rose-Marie Merceron est décédée jeudi 13 février à 82 ans (des suites d’un AVC). Chaque jour, c’est elle qui recevait les personnes en détresse dans les petits locaux de l’association pour les aider à trouver un logement (à l’hôtel, dans une famille d’accueil)… ou au moins leur donner à manger et un peu de réconfort. Infatigable, elle ne prenait que trois semaines de vacances l’été. Au caractère fort, elle n’hésitait pas à râler ou engueuler, mais sans méchanceté, toujours avec bienveillance.

Accueillant encore une délégation politique en milieu de semaine pour alerter sur le sort des migrants dans le cadre de la campagne des Municipales, la retraitée aux plus de 20 ans d’engagement dans l’association est partie subitement, et semble laisser un grand vide dans la communauté associative et auprès des personnes qui ont croisé sa route. Nous avons rassemblé quelques phrases entendues lors de cette soirée sur fond de larmes, de fleurs, de bougies et de portrait géant :

« C’était une sœur, une amie. »

« Grâce à elle personne n’était oublié et laissé sur le côté. »

« La première fois que je l’ai rencontrée elle m’a demandé pourquoi je pleurais et promis qu’elle allait trouver une solution. Elle était tout pour moi et ça fait trop mal d’entendre que Rose-Marie n’est plus là. »

« Si tout le monde qu’elle a aidé vient ce soir il n’y aura pas assez de place. »

« C’est un jour noir mais grâce à Rose-Marie les invisibles sont visibles. »

« C’est quelqu’un qui ne pensait jamais à elle. Elle est morte au service des autres. »

« Tu m’as appris que même quand il n’y avait pas de solution… bah si, en fait. Tu m’as appris à me faire engueuler sans broncher. »

« Tu as été pour nous la meilleure des mamans. »

« Sa rencontre au moment le plus noir de ma vie a bouleversé mon existence : j’ai découvert le vrai amour, le sens de l’abnégation pour les autres et de l’accueil inconditionnel. Rose-Marie restera une inspiration pour beaucoup. »

« Elle ne m’a jamais laissé partir le ventre vide. »

Parmi les personnes présentes : les forces vives de Chrétiens Migrants (une douzaine de bénévoles), d’autres associations comme RESF, l’ACAT, Utopia 56 ou La Table de Jeanne-Marie… et puis beaucoup d’anonymes, originaires de Tours, de pays d’Afrique, d’Europe de l’Est ou d’Asie. Les politiques ou officiels n’étaient pas désirés, Chrétiens Migrants était régulièrement en froid avec les collectivités (mairie de Tours et préfecture en tête, estimant ne pas recevoir assez d’aides et dénonçant l’insuffisance des mesures de solidarité).

La suite ? Une autre figure de Chrétiens Migrants – Louis Barrault – annonce un appel à bénévoles et assure que les permanences continueront d’être tenues au local grâce à Mohamed, un bénévole investi dans l’association et en quelque sorte « formé » par Rose-Marie Merceron.

Les obsèques de la bénévole devraient avoir lieu dans quelques jours dans un lieu encore indéterminé.

Olivier Collet

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