Conséquence d’un mouvement des avocats.
Le barreau de Tours qui regroupe les avocates et les avocats qui exercent au tribunal de Tours a voté une motion invitant ses membres à se déplacer à Paris lundi 16 septembre pour une grande manifestation nationale, et au passage à participer à une journée “Justice Morte” à Tours, c’est-à-dire nje pas plaider lors des audiences, ne pas répondre aux demandes pour assister des clients en tant qu’avocat commis d’office “y compris en matière pénale d’urgence.” Cela devrait avoir pour conséquence le report de procès programmés au palais de justice et la perturbation des procédures engagées par les forces de l’ordre.
Ce qui déclenche cette grogne c’est le projet de réforme des retraites du gouvernement présenté la semaine dernière et qui doit être voté d’ici l’été 2020 après une phase de “concertation” engagée par le gouvernement, notamment avec les partenaires sociaux. Un projet de création de plateforme Internet est aussi à l’étude pour que tout le monde puisse s’exprimer. La réforme est prévue pour s’appliquer à partir de 2025 pour une mise en service totale en 2040 avec l’ambition de supprimer les régimes spéciaux pour n’avoir plus qu’un seul type de régime. C’est ce qui inquiète les avocats et les professions libérales, comme on peut le lire dans le texte du barreau de Tours que nous reproduisons ci-dessous :
“Depuis longtemps la Caisseautonome des retraites des Avocats est bénéficiaire et organise non seulement la solidarité entre les Avocats actifs et les retraités mais également est solidaire avec les autres régimes de retraite puisque chaque Avocat reverse tous les ans 1 400 € aux autres régimes, soit un total de plus de 90 millions d’€ par an. Quelle autre profession peut en dire autant ?
En d’autres termes, notre Caisse autonome actuelle est quilibrée et ne coûte rien à la solidarité nationale, et même bien au contraire, elle lui est bénéfique. La réforme annoncée va d’un côté doubler les cotisations et de l’autre diminuer de 32 % la pension à venir… Qui peut accepter de supporter une augmentation de ses charges de 100 % pour percevoir un minimum de pension de retraite baissée de 32 % ? Clairement, la réforme annonce la mort de beaucoup de cabinets d’avocats mais également d’emplois de salariés desdits Cabinets.”