Un exercice de sécurité « inquiétant » au Lycée Grandmont à Tours

Il a été organisé en plein blocus jeudi dernier.

Depuis le 30 novembre, des lycéens tourangeaux manifestent pour dénoncer le système de Parcoursup. Plusieurs établissements sont perturbés quasi quotidiennement, et jeudi dernier c’était le cas de Grandmont avec, cette fois, un barrage filtrant pour demander des travaux de rénovation à l’internat. A peu près au même moment, le GRETA a organisé un exercice « attentat intrusion » dans l’enceinte du lycée, de quoi déclencher une vive réaction de l’AG du personnel… Info Tours.fr a eu accès au compte rendu de son AG organisée en fin de semaine dernière.

Voici ce qu’on peut y lire :

Acte I : « le soir du mercredi 5 décembre, des fumigènes furent allumés dans les sous-sols de l’internat filles. La fumée a remonté les étages et provoqué l’inquiétude des internes. L’alarme incendie a été déclenchée. La centrale incendie du bâtiment fut endommagée et l’alarme dût être désactivée, laissant l’internat filles sans alarme incendie pour la nuit. Ni les élèves internes, ni les CPE d’internat n’avaient été prévenus de cet exercice. C’est l’incompréhension et la consternation. »

Acte II : « le lendemain matin, au bâtiment I, des étudiants et leurs professeurs observent des personnes adultes qui semblent se cacher derrière les arbres, puis courent dans l’enceinte du lycée derrière ce bâtiment. Ils portent des gilets jaunes et des masques qui cachent le bas de leur visage. Deux minutes auparavant, ce collègue avait entendu deux détonations. La situation étant anormale et inquiétante (…). »

Acte III : « toujours au bâtiment I, deux hommes munis de ces armes rentrent dans une salle de cours et s’excusent en précisant qu’ils se sont trompés de salle. Enfin, des élèves découvrent atterrés dans le hall une femme apparemment blessée puisque sa tête est entourée d’un bandage ensanglanté. Un collègue s’apprête à appeler Police-secours mais dès qu’il fut à proximité d’elle, celle-ci le rassure en expliquant qu’il s’agit d’une simulation dans le cadre d’une formation du GRETA. »

Selon les personnels de Grandmont, le secrétariat du proviseur a été contacté jeudi matin mais il n’était pas au courant car la formation était organisée par le GRETA. La direction du GRETA a elle expliqué avoir contacté, bien en amont, la direction du lycée et la police reconnaissant que le timing d’organisation de l’exercice n’était pas le bon compte tenu des circonstances aux abords du lycée. Une enquête interne doit être ouverte.

« Un fâcheux concours de circonstances » pour le Rectorat

« Il y a manifestement dans cet établissement des dysfonctionnements de communication. Comment peut-on concevoir un tel exercice dans un lieu public d’éducation ? Que ce serait-il passé si un collègue avait réagi afin de mettre ces individus hors d’état de nuire ? Que ce serait-il passé si la rumeur d’une présence d’hommes armés dans l’établissement s’était propagée chez les élèves ? » s’alarment les personnels.

Contacté lundi, le rectorat de l’Académie d’Orléans-Tours reconnait « un fâcheux concours de circonstances le jour d’un mouvement lycéen. » « Avec le recul, cet exercice n’était peut-être pas adapté car il a créé la confusion. Il y a sans doute eu un manquement quelque part » poursuit son service communication précisant néanmoins que ces formations du GRETA sont reconnues comme « très utiles ». Sur les décisions à prendre pour l’avenir, pas d’informations pour l’instant : « nous n’avons pas encore eu le temps de creuser cette affaire dans ce contexte de manifestations lycéennes. Le GRETA qui organisent les formations vont peut-être, de leur côté, prendre d’autres décisions. Nous n’avons pas encore tous les éléments mais nous espérons que ces exercices en période de crise ne se reproduisent pas. Il faut faire davantage attention. »

Olivier Collet

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