Tours sans pesticides, ça ressemble à quoi ?

La ville prend un peu d’avance sur la réglementation.

Au 1er janvier 2017, les communes françaises devront définitivement se passer de pesticides dans les lieux de promenade, les jardins publics et les espaces verts. Et un peu plus tard ce sera dans les cimetières. A Tours, le service des parcs et jardins a déjà épuisé ses stocks et fait donc le pari du zéro phyto avant l’heure depuis l’an dernier : « ce n’est pas facile à mettre en place, ça demande plus de temps mais c’est un plus car nous agissons pour la protection de l’environnement » explique Olivier Massat à la direction des espaces verts. Il se souvient ainsi qu’il y a encore peu de temps « après toute une journée de traitements certains jardiniers avaient mal à la tête malgré les protections. Les pesticides c’est donc très nocif. »

Jardinier au cimetière de La Salle (Tours Nord), Jean-Louis Nivelle confirme : « aujourd’hui on fait plus de travail manuel mais on se sent mieux. » « C’est une démarche dans laquelle les jardiniers se retrouvent, c’est très motivant pour eux complète Olivier Massat. Mais pour la municipalité, c’est une grande organisation : « il a fallu acheter du matériel de désherbage. On en a testé plusieurs, on s’équipe progressivement. Nous avons également acquis un broyeur pour faire des copeaux de bois après l’élagage des arbres. Des copeaux que l’on dispose ensuite sur les massifs pour limiter la pousse des mauvaises herbes. »

« On revient 60 ans en arrière » estime en quelque sorte le jardinier Jean-Louis Nivelle, « ça nécessite plus de travail mais on voit les végétaux pousser et c’est aussi joli que sur un terrain neutre. » Pour Olivier Massat, le retour au manuel est aussi synonyme d’avancée technologique : « il y a des innovations dans le désherbage mécanique. Mais aussi de la recherche pour des gazons différents. » Selon lui, « Tours est en train de gagner son défi » même si le zéro phyto entraîne 10% de travail en plus pour les agents sans créations de postes, voire avec des diminutions d’effectifs. Il faut aussi savoir que le sol ne se remettra pas comme ça du jour au lendemain des nombreuses années de traitements chimiques : la nappe phréatique en sera encore imprégnée pour des dizaines d’années.

O.C.

Illustration : lieu de promenade, l’Île Simon est aujourd’hui un espace sans pesticides.

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