Méfiance quand vous faites vos courses en ligne en Touraine. De nombreux magasins ont leur site de vente directe. Et il existe une plateforme de ecommerce locale sûre qui s’appelle Shop In Touraine (elle ne cesse, d’ailleurs, de prendre de l’ampleur).
En revanche, à côté, de plus en plus d’entreprises tentent de monter un business de drop shipping. C’est-à-dire de jouer l’intermédiaire entre un acheteur et un vendeur (souvent une usine chinoise). La Direction de Protection des Populations d’Indre-et-Loire et les services de la répression des fraudes (DGCCRF) alertent sur ce modèle qui peut se révéler piégeux pour les consommateurs.
« On a reçu des plaintes de non livraison de produits ou d’articles non conformes à ce qui avait été commandé » explique Guillaume Cousyn de la DGCCRF37.
Récemment, un site web basé en Indre-et-Loire a cumulé une vingtaine d’alertes auprès des services de l’Etat. Et comme son propriétaire ne répondait pas aux messages des autorités, elles ont dû demander aux opérateurs Internet d’interdire son accès. « En 24h, le professionnel nous a rappelé » se remémore l’enquêteur tourangeau qui redoute une accumulation de ce genre de dossier. Il y a quelques mois, une autre plateforme a reçu une amende : « Elle ne se rendait pas compte de ce qu’elle faisait » nous dit-on. Son site a fermé mais cela n’a pas évité la sanction.
Ces affaires ont été traitées grâce à des internautes qui ont déposé une plainte via le service Signal Conso. En gros c’est la plateforme qui vous permet de signaler un gros problème ou un litige commercial. « Le signalement est systématiquement transmis au professionnel qui doit proposer un arrangement à l’amiable » rappellent Guillaume Cousin et Carine Bar de la DGCCRF et de la DDPP37.
En 2024, plus de 1 600 plaintes ont déjà été traitées. Il y en avait eu moins de 1 200 en 2023. « C’est le démarchage téléphonique qui rassemble le plus de cas » nous disent les autorités qui se souviennent d’une entreprise de Montlouis qui avait passé plus de 700 000 appels pour proposer des services de rénovation énergétique alors que c’est totalement interdit. Elle avait été condamnée à 380 000€ d’amende tandis que 750 000€ de biens ont été saisis chez le propriétaire d’une autre entreprise reconnue coupable de démarchage agressif (jusqu’à 14 visites chez une même personne).
Signal Conso peut donc déboucher sur des effets concrets. Disons que ce sera plus efficace qu’un avis 1 étoile sur Google. En parallèle, une équipe de 11 enquêteurs sillonne le département à la recherche de fraudes comme les défauts d’affichage de prix dans les grandes surfaces (3 amendes de 4 000 à 7 100€ dressées en 2024) ou des erreurs sur les tarifs des stations-service (2 amendes de 9 000€).
Les contrôleurs traquent également les pratiques commerciales trompeuses chez les concessionnaires automobiles (des surcoûts présentés comme obligatoires alors qu’ils doivent être facultatifs) ou les magasins qui incluent le poids de l’emballage dans celui d’un produit alimentaire (3 amendes de 15 000€ cette année). Enfin, récemment, le parquet de Tours a été saisi pour un poissonnier qui vendait des huîtres bas de gamme en prétendant qu’elles venait du bassin de Marennes-Oléron.
Olivier Collet