Autorisé en Allemagne depuis 2018, et officiellement en service depuis l’été 2022, le Coradia iLint est arrivé en France. Fabriqué par Alstom, ce modèle de train de 54m est le premier du genre à emprunter le réseau ferroviaire national. Jusqu’ici, il avait seulement eu le droit d’utiliser des voies d’essai de son constructeur dans le nord du pays.
Sa particularité : il ne fonctionne ni à l’électricité, ni au diesel mais à l’hydrogène. Avantage N°1 : il n’a pas besoin de caténaires, un équipement très cher à installer sur les lignes non électrifiées comme Tours-Loches ou Tours-Chinon. Avantage N°2 : il ne rejette que de la vapeur d’eau, ce qui est moins polluant que le diesel (si l’hydrogène est lui-même produit de manière écologique). Problème : la technologie n’est pas encore homologuée en France. Il faut donc faire des tests.
Tractée jusqu’à Saint-Pierre-des-Corps depuis l’Allemagne – où elle a été retirée de son service commercial habituel – la rame à deux voitures a donc été dirigée vers la ligne Tours-Loches pour y réaliser des allers-retours. Une expérience grandeur nature, un peu comme l’essai d’une voiture avant de l’acheter. Car l’objectif d’Alstom est bien de vendre son train. Et la région Centre-Val de Loire se montre très intéressée pour « verdir » son parc de trains, actuellement composé à 17% de matériels roulant grâce au pétrole, soit environ 70 machines.
Pouvant transporter 140 personnes, le Coradia iLint va réaliser 3 jours de voyages entre Tours et Loches, mais sans passagers. Il a même fallu supprimer les trains Rémi circulant en dehors des heures de pointe pour des raisons de sécurité. Il quittera ensuite la Touraine pour d’autres démonstrations, notamment au Canada. Mais ses successeurs pourraient revenir par chez nous d’ici environ 5 ans, selon le souhait du président du Conseil Régional.
Olivier Collet
Nous avons pu découvrir ce train à Loches ce mercredi 1er février, voici notre reportage photo :
