Mayonnaise bien huilée, le meeting de Nicolas Sarkozy à St-Cyr-sur-Loire c’était un sacré moment. Mais il n’y a pas que sur la scène du gymnase Guy Drut qu’il s’est passé des choses…
Ce mercredi soir, 63 journalistes s’étaient fait accréditer afin en amont d’assister au meeting de Nicolas Sarkozy en Touraine dans le cadre de sa campagne pour la présidence de l’UMP. Mais au final, ils étaint encore plus nombreux pour venir écouter ou plutôt espionner l’ancien Chef de l’Etat dont le retour fait l’objet de sujets quotidiens du Monde à LCP en passant par France 2 et Le Petit Journal de Canal+.
Autant de presse à Tours, on n’avait pas vu ça depuis des lustres. Alors, pour occuper cette foule entre l’ouverture des portes de 18h et l’arrivée de Nicolas Sarkozy à 19h30 il a fallu trouver des solutions, surtout quand une partie de la salle est interdite d’accès. C’est dans ces moments-là que l’on fait entrer Guillaume Peltier, maire de Neung-sur-Beuvron (41) et sans doute l’une des figures locales de l’UMP que l’on voit le plus à la télé. Un bon client comme on dit dans le milieu.
Après un premier point presse avec les chaînes d’info, il doit continuer à combler le manque déclenchant même une concurrence entre deux équipes de France 2… Et quand une autre chaîne publique – France 5 – le sollicite aussi de répondre à une question il prend soin de demander à la journaliste : “il vous faut combien de temps ? 1 minute ? Ah, 40 secondes, ok”. Et le voilà parti. On a compté : tout juste 45 secondes plus tard, il termine sa phrase, satisfait, et part pour un duplex en direct avec France 3 (décidemment, le service public l’adore !).
Un merchandising digne d’un rockeur
On le disait plus haut, les trublions du Petit Journal de Canal+ sont aussi venus à St-Cyr-sur-Loire et ont bien du mal à travailler, assaillis par les demandes de photos. Non loin de là, Europe 1 iTélé et BFM TV se baladent parmi la foule et traquent aussi le bon client, la ou le fan de Sarkozy qui saura dire combien elle/il a envie de le voir revenir, que la France a besoin de lui… Si la personne en question peut tenir une pancarte, être couverte d’autocollants ou être assise sur une chaise recouverte d’un drapeau français c’est encore mieux. Certains viennent d’ailleurs spontanément engager la discussion avec nous dès qu’ils apperçoivent le mot “presse” collé sur les manteaux. “On a besoin de Sarko, on est tellement dans la merde” nous glisse une retraitée avant d’applaudir ce que dit sa copine devant une caméra.
Au fond de la salle, qui n’affichera finalement pas complet, deux stands ont été montés. L’un pour les étudiants de droite, l’autre pour la boutique officilelle avec les produits dérivés de Nicolas Sarkozy. Le stylo est à 1€, le lot d’affiches à 5€ mais ce qui part le mieux selon les vendeurs c’est la petite bouteille d’eau avec la tête de Nicolas dessus. Mieux que le bébé d’Evian !
19h07 : pendant que les derniers arrivent et prennent place dans le carré qui leur est atribué (les jeunes tout devant, évidemment, les élus un peu plus loin) quelques spectateurs s’impatientent comme si Bono devait bientôt arriver, et voici que les premiers “Nicolas, Nicolas” fusent des gradins. Dans l’espace presse, on cherche le moyen de ne pas rater l’image de l’arrivée du candidat dans la salle, il débarque d’ailleurs à 19h30 pétantes, réglé comme une Rolex. Après la première partie de Philippe Briand, Nicolas Sarkozy prend le micro et ne le lâche plus jusqu’au tube de fin : La Marseillaise. 1h45 de discours et beaucoup d’applaudissements plus tard, les médias ont envie d’un rappel, d’un petit mot de la star de l’audimat. Ils ne récolteront que des coups de caméras des confrères, des ordres agacés de la sécurité et finiront pour beaucoup écrasés contre un mur. Apparemment, c’est la routine.
Olivier COLLET