Démissions en bloc à St Avertin : la ville n’a plus de conseil municipal

19 membres sont partis.

Coup de tonnerre politique dans la métropole de Tours ce mercredi soir : à la surprise générale, le conseil municipal de St Avertin a volé en éclats dès l’ouverture de la séance. Sur 33 membres, 19 (dont 5 des 9 adjoints) ont annoncé leur démission, entraînant immédiatement la dissolution de l’assemblée, et donc la nécessité d’organiser de nouvelles élections rapidement. Parmi les partants : Isabelle Boileau, Jean-Louis Chartier, Françoise Desrousseaux, Jean-Paul Leroux et Jean-Gérard Paumier (ancien maire et président du Conseil Départemental)

C’est l’élu Laurent Raymond qui a pris la parole en conseil pour expliquer la situation évoquant « un malaise » en mars avec 10 absents lors du vote du budget (sur les 27 membres de la majorité), l’absence de réunions de majorité, le report de projets municipaux, les écoles où « les parents d’élèves sont malmenés », la « rupture de dialogue avec des associations » voire encore « des choix incertains et malheureux sur des projets d’urbanisme. » « Au lieu de vous ouvrir et d’engager le dialogue avec les saint-avertinois pour surmonter ces difficultés, il vous est torp souvent reproché d’être absent ou indisponible » dit-il encore.

Par ailleurs, Laurent Raymond dénonce « le non-respect du pacte majoritaire » en septembre, cette dernière ayant décidé d’attendre 2019 pour désigner la tête de liste des futures municipales. C’est là que des explications s’imposent…

Ville de 15 000 habitants, St Avertin n’est habituellement pas une commune agitée au niveau politique. Encarté Les Républicains, Jean-Gérard Paumier en a longtemps été maire, il a été réélu en 2014 avant de céder sa place à Alain Guillemin (UDI) pour aller diriger l’assemblée départementale à l’hiver 2015.

Depuis, l’ambiance s’était rafraîchie au sein des élus… Une raison peut l’expliquer : l’amitié ostensible entre le maire et la députée de la circonscription, Sophie Auconie, en froid avec Jean-Gérard Paumier. Depuis qu’Alain Guillemin avait indiqué ne pas vouloir se représenter en 2020, celle qui est aussi présidente départementale de l’UDI réfléchissait à briguer la mairie dans un an et demi… Elle l’a même annoncé publiquement il y a une semaine.

Il est évident que cette démission massive du 26 septembre s’inscrit dans ce calendrier : si Sophie Auconie veut devenir maire tout de suite, elle devra abandonner son poste à l’Assemblée Nationale bien plus vite que prévu. A moins d’attendre 2020. C’est en tout cas un désaveu clair contre Alain Guillemin et une tentative de reprendre la main sur la politique municipale. Ainsi, Laurent Raymond annonce dans la foulée qu’il conduira une liste avec ses collègues démissionnaires, avec un nom : Demain Saint-Avertin.

Du côté de l’opposition, les élus socialistes se disent « étonnés par la forme et la violence de la méthode ». Pour le centriste Thomas Quiene en revanche, pas de surprise « Il y avait une grogne des habitants et un maire absent. Depuis plusieurs mois cela se sentait » explique-t-il en évoquant également des tensions nombreuses au sein du Conseil Municipal. Ce dernier dit également s’associer à la démarche des démissionnaires. Quant à l’avenir, s’il dit ne pas avoir d’ambitions personnelles particulières, si ce n’est « être utile à ma ville », il n’éloigne pas le fait de pouvoir travailler avec Laurent Raymond qu’il dit estimer… 

Concluons en indiquant que cette démission multiple va avoir des conséquences sur l’organisation de la Métropole, Alain Guillemin et Jean-Gérard Paumier en faisant notamment partie, avec un poste de vice-président en charge du numérique pour le maire déchu.

Olivier Collet

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