Entre l’architecte et le maçon, il construit pour le futur

Rencontre avec Nicolas Rubio, un Tourangeau minutieux…

Nicolas Rubio est ce genre d’homme tellement absorbé par son travail qu’il peut ne pas entendre quand on sonne chez-lui… Installé quai Paul Bert, presque sous le pont Mirabeau, il passe ses journées à donner corps à des projets d’architectes : il est maquettiste, un monde particulièrement confidentiel… « On est deux à Tours, mais mon confrère va bientôt arrêter » raconte cet espagnol d’origine âgé de 33 ans et passé par Nantes avant d’arriver à Tours il y a maintenant deux ans et demi.

Concrètement, Nicolas Rubio reçoit des plans de machines, de bâtiments ou même de quartiers entiers qu’il doit ensuite modéliser en 3D afin de leur donner corps, ce qui permet aux concepteurs de projets de matérialiser leurs idées et les retravailler si nécessaire. Parmi ses clients, on trouve de tout : des collectivités (comme celle de Bordeaux), des cabinets d’architectes, des agences immoblières, un mécène de la mosquée de Nantes qui en voulait une réplique ou même la centrale nuclaire d’Avoine pour qui il reconstitue par exemple une sorte de robinet qui sert à la formation des équipes du site. En tout cas, économiquement, il n’a pas à se plaindre : son carnet de commande est plein, il lui arrive même de devoir appeler un de ses 200 confrères pour lui proposer un chantier qu’il n’aura pas le temps de faire (et réciproquement).

Des maquettes qui peuvent atteindre 3m de longpour 3 mois de travail

« Ce qui me plait, c’est l’obligation d’être précis : on travaille au dixième de millimètre » raconte Nicolas Rubio en prenant l’exemple de l’immeuble qu’il est en train de reproduire en bois et sur lequel il doit ajouter un à un les balcons, percer les fenêtres, ajouter les éléments décoratifs… Une sorte de puzzle en relief qu’il assemble avec une grosse machine, une fraiseuse qui travaille à partir de modèles numériques et conçoit des pièces en bois ou plexiglas, « j’ai aussi fait une maquette en mousse de la Tour Triangle prévue pour Paris » se souvient le maquettiste (même si le projet risque de ne jamais voir le jour).

C’est en Italie que Nicolas Rubio a découvert l’univers de la maquette, avec son oncle, lors de vacances au début de son adolescence. Il s’est ensuite inscrit dans l’une des deux écoles espagnoles spécialisées dans ce domaine (autant qu’en France) et n’a jamais perdu sa patience depuis. Il vaut mieux car si ses chantiers courts s’étalent sur 3 semaines, les plus longs peuvent atteindre 3 mois. Tout dépend en fait de la taille des projets : souvent des bases de 50x70cm à l’échelle 1/87ème ou 1/100ème mais parfois jusqu’à 3m comme pour le réaménagement d’un quartier bordelais.  Dans ces cas là, le tarif peut atteindre les 30 000€.

Olivier COLLET

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