Conseil municipal de Tours : questions de gros sous pour la dernière réunion de 2022

La séance débute à 9h et elle va sûrement durer une douzaine d’heures. Ce mercredi, dernier conseil municipal de l’année à l’Hôtel de Ville de Tours avec un gros morceau à l’ordre du jour : le débat d’orientations budgétaires, c’est-à-dire un point sur les finances de la ville qui précède le vote du budget 2023. Cette étape obligatoire permet à l’équipe du maire Emmanuel Denis de dévoiler en partie sa politique des mois à venir, en attendant les prises de décisions formelles. Cela permet aussi à l’opposition de faire ses critiques ou d’engager des propositions qui pourraient être entendues et reprises dans le budget final.

L’un des enjeux de la présentation est le suivant : après une forte augmentation des impôts fonciers en 2022, faut-il s’attendre à une nouvelle explosion de la taxe des propriétaires ? Réponse : oui, mais pas à cause de la ville. En raison de l’inflation, l’Etat a demandé une progression de la facture de 7% qui sera appliquée à Tours mais aussi dans toutes les autres communes d’Indre-et-Loire et de France. En revanche, la part municipale que les élus peuvent monter (ou baisser) restera identique. Emmanuel Denis s’évite ainsi une nouvelle polémique après une augmentation globale de 15% de la taxe foncière l’an dernier… Cela dit il se prive de rentrées financières supplémentaires.

Des hausses de prix et des fusions d’événements envisagées

Et c’est peu dire que boucler ce budget va être tendu. Déjà très endettée, la ville de Tours va devoir absorber la forte hausse des prix de l’énergie (10 millions d’€ de dépenses prévues pour 2023 contre 4 millions avant la crise) mais aussi s’imposer une augmentation maximale de 3,8% de ses dépenses de fonctionnement (salaires…) exigée par la loi. Quand on sait que l’inflation globale est à 5,7% dans le pays, ça promet de nouvelles économies drastiques : certains événements seront par exemple fusionnés « pour être plus efficaces » à l’image de Sport’Ouvertes et du Forum des Associations devenus Tours en Fête en septembre. Il faut aussi s’attendre à de nouvelles ventes de bâtiments municipaux voire la transformation de certains sites en école, plutôt que de construire de nouveaux établissements scolaires (en particulier à Tours-Nord où on en manque).

Le système D, donc. Mais pas le choix, apparemment : « Les crises que l’on croyait conjoncturelles deviennent structurelles » observe l’adjoint au maire chargé des finances Frédéric Miniou. Comprendre : après le Covid on pensait que ça allait s’arranger mais en fait c’est toujours le boxon et ce n’est pas près de s’arrêter. Heureusement pour les finances municipales, l’Etat annonce une progression de son enveloppe de subventions, « pour la première fois depuis dix ans, ce qui n’empêche pas de rappeler que ça fait une décennie qu’il n’a pas tenu compte de l’inflation » rappelle l’élu.

La recherche de financements extérieurs

Une inflation qui va se retrouver dans les tarifs municipaux (entrées des musées, locations de salles…). Pour se dégager des marges de manœuvre, la ville va faire voter des augmentations de prix de 3% ce mercredi (« deux fois moins que l’inflation » précise-t-elle néanmoins). En compensation, elle promet un peu plus de 25 millions d’€ d’investissements en 2023 et vise même 35 millions pour 2024 puis 46 millions d’€ en 2025. Rarement consommées en entier, ces enveloppes doivent notamment permettre de rénover fortement les bâtiments (écoles, gymnases, Musée des Beaux-Arts…)

Satisfaite d’avoir emprunté de fortes sommes juste avant la remontée des taux d’intérêt, et d’avoir ainsi économisé 10 millions d’€ de frais bancaires, la ville de Tours va néanmoins voir sa dette augmenter dans les prochaines années puisqu’elle va repasser au-dessus des 200 millions d’€ (191 millions aujourd’hui). Cela dit, Frédéric Miniou et Emmanuel Denis promettent de réinverser la tendance d’ici la fin de leur mandat en 2026 avec un objectif de 181 millions d’€ à rembourser dans 4 ans. D’ici là, la municipalité devra affronter « le mur de la dette » soit d’énormes sommes à rembourser 4 ans de suite. Pour réussir ses projets d’investissements, il lui faudra donc réussir à décrocher des subventions extérieures de la Région, de l’Etat voire de l’Union Européenne. Les élus affirment que les recherches sont en cours pour y parvenir.

Olivier Collet

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