L’usine Tupperware de Joué-lès-Tours victime des ordonnances Macron ?

C’est en tout cas ce que pense la CFDT.

Le conseiller régional socialiste Jean-Patrick Gille le supposait dès le 27 octobre à la sortie de la réunion entre les élus et la direction de Tupperware à la préfecture d’Indre-et-Loire : « c’est peut-être la première entreprise victime des ordonnances Macron. » A ses côtés à ce moment-là, la députée La République En Marche Fabienne Colboc n’était – évidemment – pas du tout du même avis… En revanche la CFDT semble aussi se demander si l’entreprise qui fabrique des boîtes en plastique n’aurait pas profité de la réforme du code du travail pour fermer plus facilement son usine française…

Ce vendredi 3 novembre, les négociations ont débuté à Tupperware-Joué-lès-Tours afin de décider du PSE, le Plan de Sauvegarde de l’Emploi. L’enjeu est double : quelles indemnités de départ pour les 238 salariés du site, mais aussi quel repreneur éventuel pour les locaux ?

Une usine plus rentable que les autres sites européens ?

A l’issue de la réunion, la CFDT – qui n’a pas d’élu au Comité d’Entreprise et a donc un rôle mineur au sein du site – a publié un tract dans lequel elle charge la direction. « Les conditions autorisant aujourd’hui la Direction à attribuer un caractère définitif et irréversible à sa décision est le fruit d’une stratégie dont nous avons perçu les prémisses en juin 2016. Une situation de difficultés construites de toutes pièces » explique ainsi le document en préambule évoquant le démontage de 2 premières machines dès 2015 pour les transférer au Portugal, puis celui de 28 machines en 2016.

La CFDT affirme aussi qu’en 2016, lors d’un CE et en « off », le DRH aurait affirmé que le site serait réorganisé pour devenir un centre de recherche avec une centaine d’emplois préservés. Dans les mois qui ont suivi, les départs se sont ensuite enchaînés jusqu’à l’annonce de la fermeture totale de l’entreprise, au profit des autres usines de Grèce, de Belgique et du Portugal.

La direction pas motivée pour chercher un repreneur ?

Et donc, pourquoi fermer la France ? La CFDT ne conteste pas la baisse du chiffre d’affaire de Tupperware mais « onstate  une augmentation de plus de 2,25% de la marge brute de l’entreprise depuis 2015. (…) on peut constater que la France réalise 25% de la production, la Grèce 20% et la Belgique 18%. On constate également que la France produit 119,36 pièces par heure, la Grèce 98,55 et la Belgique 97,10. » L’usine française serait donc plus rentable et plus productive, sa surcapacité de production est de 45% contre 48% en Belgique mais la voilà tout de même sacrifiée… Pour le syndicat, c’est clair : c’est une question de législation. « A la vue des conditions imposées par la législation belge en matière de suppressions collectives d’emploi pour motif économique, beaucoup plus contraignantes, il ne fait aucun doute que Tupperware ait fait le choix de la facilité plutôt que du courage et de l’efficacité. »

La CFDT croit enfin savoir que l’entreprise n’est pas très motivée pour trouver un repreneur. C’est en tout cas la seule entitée à avoir choisi le rapport de force avec cette communication, la CGT restant discrète. Les élus attendent eux la suite des réunions. Cette semaine, la nouvelle préfète d’Indre-et-Loire a affirmé que d’autres rendez-vous seraient organisés. Le temps presse : la fermeture de l’usine est annoncée pour mars 2018.

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