Compteur Linky : le témoignage d’une plaignante électrosensible

Elle réagit au jugement du tribunal de Tours.

« Une victoire en demi-teinte » : mardi 30 juillet, le tribunal de Tours a validé le recours de 13 personnes opposées à l’installation d’un compteur électrique communicant Linky dans leur foyer, sur la base d’un certificat médical. En revanche, la justice a refusé 108 autres plaintes sans certificat.

Arrivée en Touraine en 2013, bien avant le déploiement de Linky, Emeline (prénom d’emprunt) fait partie des 13 plaignant(e)s qui ont obtenu gain de cause :

« J’étais très geek et j’ai été diagnostiquée électrosensible il y a 6 ans. Je vivais alors à Paris et je suis trombée très malade. Heureusement, j’ai pu trouver des médecins qui ont fait les bons diagnostics, qui ont repéré les marqueurs urinaires et sanguins irréversibles de la maladie. »

Emeline quitte alors la capitale pour rejoindre une maison à l’extérieur de l’agglomération tourangelle, dont elle refuse de révéler l’emplacement : « c’est une zone pleine d’arbres » dit-elle simplement, souhaitant préserver l’absence de présence technologique à proximité. « Il suffit d’un voisin… » explique-t-elle. D’ailleurs son refuge n’est pas permanant :

« Je suis obligée de louer, si jamais je dois déménager. »

Car pour cette femme, une simple exposition temporaire peut provoquer un malaise. C’est d’ailleurs comme ça qu’elle dit avoir pris conscience de la nocivité de Linky pour sa santé, quand elle est venue nettoyer un appartement loué par sa mère en centre-ville de Tours. C’était en 2016 : « il n’y avait pas de box, rien, mais j’ai fait un malaise au bout de 15 minutes. »

Après avoir contacté Enedis, elle dénonce la « violence verbale voire physique » qu’on lui a opposée, notamment de la part de techniciens. Si Linky n’a pas encore été installé à son domicile tourangeau, elle a eu affaire à des poseurs dans un « refuge » où elel se rend régulièrement en Charente-Maritime.

Enedis va faire appel

« Ma seule solution était judiciaire » affirme encore Emeline qui voit la décision du tribunal de Tours comme « un gros soulagement » :

« Je sais que je ne vais pas devoir fuir ma maison du jour au lendemain ou me passer d’électricité. Moi je veux vivre comme avant : je ne suis pas née comme électrosensible, je le suis devenu. Comme des personnes qui deviennent subitement allergiques au soleil. Mon organisme à dit stop. J’en suis la première mortifiée. »

Néanmoins, elle regrette le rejet des plaintes pour les personnes sans certificat médical : « les généralistes sont mal informés sur l’électrosensibilité. Seuls deux centres consultent – à Paris et à Nantes – et il faut attendre un an et demi pour un rendez-vous. » Selon elle, la connexion ou l’absence de connexion doit être « un choix, comme avec le compteur communicant installé aux Etats-Unis. » Dénonçant « un passage en force au détriment de la santé de certaines personnes » elle sait que le combat n’est pas terminé : Enedis – qui installe Linky – a d’ores et déjà fait appel du jugement tourangeau.

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