Elections européennes : la Tourangelle Angélique Delahaye en mauvaise position

L’eurodéputée LR n’est pas sûre de garder son siège.

La droite va-t-elle conserver ses 20 sièges au parlement européen de Strasbourg ? Si l’on en croit les sondages, la mission s’annonce compliquée. Crédités de 10 à 15% d’intentions de vote, le parti Les Républicains et ses soutiens peuvent espérer une petite quinzaine d’élues et d’élus à l’issue des élections européennes du dimanche 26 mai, un scrutin à un seul tour et à la proportionnelle. Cette baisse d’influence du mouvement de Laurent Wauquiez risque d’avoir une conséquence directe pour la seule eurodéputée tourangelle, Angélique Delahaye : sa place est menacée.

Elue en 2014, l’exploitante agricole et maire de Saint-Martin-le-Beau espérait bien que son investissement sur les questions d’agriculture seraient récompensées par une bonne place sur la liste. Mais les instances LR semblent en avoir décidé autrement lors de la commission d’investiture de ce mercredi 6 mars : on ne la trouve qu’en 16ème position, donc en ballotage plutôt défavorable. C’est par ailleurs la seule représentante du Centre-Val de Loire et la seule issue du monde agricole.

« Je me demande si à un moment on parlera agriculture »

Jointe ce jeudi, elle apparait résignée : « je prends acte, maintenant ce sera aux électeurs de décider s’ils font confiance au programme des Républicains pour que je puisse être élue. » La Tourangelle paie en partie le changement de mode de scrutin. Les listes régionales sont remplacées par une seule liste nationale, favorisant l’émergence de figures à haut potentiel médiatique comme le N°1 François-Xavier Bellamy (dont les positions peu féministes ont entraîné des départs au sein d’LR), Nadine Morano (4ème), ou Brice Hortefeux (5ème). Le parti a également voulu se renouveler avec seulement 8 personnalités déjà élues sur 26 noms dévoilés (Angélique Delahaye est la plus mal placée).

« Ça fait 5 ans que je suis en campagne pour expliquer le travail que je fais et recueillir l’avis de ceux qui sont concernés par les dossiers que j’ai en portefeuille » se défend la Tourangelle. Sa spécialité c’est évidemment l’agriculture mais la politique nationale, la sécurité, l’immigration et la défense semblent truster les débats pour l’instant : « je me demande si à un moment on parlera médiatiquement de l’agriculture. C’est quand même le premier budget européen. »

Sur ce point, elle fait le bilan de 5 ans de mandat : « rien de nouveau n’a été acté en matière de politique agricole commune. On a fait un certain nombre de choses mais ce dossier n’a été mis sur la table que très tardivement, et sciemment, par la commission européenne. On aurait dû commencer en 2015-2016 or il est arrivé en mai 2018. Quand on sait que la législation qui va permettre une transition entre l’ancienne politique et la nouvelle nous a pris 18 mois de négociations vous imaginez bien que discuter d’une nouvelle PAC ne peut pas prendre moins d’un an et demi. Donc on ne pourra pas aller au bout de ce travail. »

La question du glyphosate au coeur de la campagne

Sujet technique, complexe à maîtriser pour les électeurs, la question de la réforme de la PAC est en effet peu abordée. Quand on parle d’agriculture à l’échelle européenne, c’est plutôt le glyphosate et le débat sur sa dangerosité et son interdiction plus ou moins rapide qui font la Une, ce qui agace Angélique Delahaye : « très curieusement quand on parle du cuivre, produit phytosanitaire naturel, il n’y a plus de sujet alors que scientifiquement il y a un vrai sujet. Pour moi glyphosate et cuivre c’est la même chose. Un jour il faudra s’en passer mais il ne faut pas juste le faire en claquant des doigts et en décrétant des choses. On ne peut pas supprimer le glyphosate tant qu’on n’a pas d’alternative. »

Pour la campagne, Angélique Delahaye attend les directives de son parti prenant soin de relever leur arrivée tardive : « une fois le programme sorti je verrais ce qui a été repris par rapport aux propositions que j’ai faites. » Au-delà des intentions de vote moroses pour son parti, l’eurodéputée tourangelle s’alarme du faible taux d’intentions de vote pour le scrutin du 26 mai : « il n’y a pas de proximité entre les citoyens et l’Union Européenne. On a une difficulté à relayer ce qu’il se passe à Bruxelles. On en parle que tous les 5 ans. »

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