A Tours, la secrétaire d’Etat au handicap face aux difficultés du quotidien

Sophie Cluzel a passé près de 2h au Champ Girault lundi.

C’est une maman d’enfant autiste qui fait état de ses difficultés pour inscrire son fils pour une activité sportive : « j’aimerais l’emmener à la piscine à Amboise » témoigne-t-elle dans les locaux de la Caisse d’Allocations Familiales ce lundi après-midi à Tours, au Champ Girault. Face à elle, la secrétaire d’Etat au handicap Sophie Cluzel l’écoute, puis intervient, lui conseillant de solliciter la Fédération Française du Sport Adapté : « je l’ai fait » répond la mère de famille, expliquant avoir eu plusieurs conversations et avoir passé de nombreux coups de fil pour trouver une solution, mais la seule qu’on lui a proposée c’était à Joué-lès-Tours, à une vingtaine de kilomètres de son domicile. Trop loin pour une activité.

Malgré la bonne volonté affichée du gouvernement, malgré l’existence de dispositif ou de structures, des exemples comme celui-ci ne manquent pas, comme quand on apprend qu’il a fallu 6 mois pour traiter les caries d’un petit garçon faute de places disponibles auprès des professionnels spécialisés, et que l’intervention a dû se faire à Orléans. Autre cas : l’impossibilité d’être accueilli en crèche en cas d’absence d’une personne formée à l’accueil d’un petit en situation handicap, lorsqu’elle est en formation par exemple.

« Ça ne va pas assez vite » reconnait Sophie Cluzel, également interpellée par le président département de France Handicap (Association des Paralysés de France). « Je n’ai pas de baguette magique mais croyez-moi je me bats au sein du gouvernement. Je me suis battue pour imposer les ascenseurs dans les immeubles à partir de 3 étages et ça n’a pas été facile » se justifie-t-elle, en donnant des chiffres : « la politique pour le handicap c’est 46 milliards d’euros, nous faisons partie des 3 pays d’Europe qui y consacrent la part la plus importante de leur budget. »

En Indre-et-Loire pour la deuxième fois en moins d’un an, Sophie Cluzel est venue prendre la température à la Maison Départementale des Personnes Handicapées et à la CAF du Champ Girault mais aussi à l’institut du Mai à Chinon avant de conclure sa journée par une réunion du Grand Débat à Lignières-de-Touraine. Clairement la représentante du gouvernement n’est pas venue faire des annonces mais se montrer, prendre le pouls du territoire même si les échanges ont été contraints en raison d’un fort long discours de la vice-présidente du département Nadège Arnault.

Parmi les prises de position de la secrétaire d’Etat, on retiendra celle sur l’emploi. Interpellée par la vice-présidente de la MDPH sur la nécessité de mettre en place des mécanismes pour favoriser l’embauche de personnes en situation de handicap, elle a dit préférer s’inspirer d’un modèle suisse où l’Etat compense financièrement la différence de productivité entre un salarié sans handicap et un salarié avec un handicap auprès des entreprises plutôt qu’encourager un système de contrats aidés : « je suis pour le droit commun accompagné sinon il n’y a pas d’ascenseur social. »

 Olivier Collet

Repères : La Maison Départementale des Personnes Handicapées d’Indre-et-Loire a reçu 14 000 personnes en 2018, traité plus de 39 000 demandes et rendu 42 000 décisions. Une quarantaine de personnes y travaillent (dont une qui maîtrise la Langue des Signes Française, avec une difficulté recensée : recruter du personnel médical. Selon Nadège Arnault, l’enquête de satisfaction menée révèle un taux de satisfaction de 54%, supérieur à la moyenne nationale. Les délais de traitement des dossiers seraient également inférieurs à la moyenne. Parmi les projets : une transformation en Maison Départementale de l’Autonomie, un allègement des procédures de renouvellement de reconnaissance handicap et la création d’un numéro de téléphone unique départemental.

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