L’accueil des gens du voyage inquiète les maires tourangeaux

Le débat sur l’accueil des gens du voyage a été vif hier au congrès des maires.

C’est peu dire que la gestion de l’accueil des gens du voyage est une question qui cristalise les tensions chez les élus locaux. Un sujet que les maires n’ont pas manqué d’aborder ce jeudi, lors du congrès des maires d’Indre-et-Loire, en présence de la Préfète du département, Corinne Orzechowski (en photo).

L’installation de gens du voyage sur la commune de Saint-Genouph cet été avec le bras de fer qui s’était engagé avec le maire de la commune de 1000 habitants et les familles qui s’étaient installées sur un terrain municipal sans autorisation a marqué les esprits. D’autant plus qu’au final le tribunal administratif d’Orléans avait donné tort aux pouvoirs publics ayant expulsé les familles. Un épisode de plus dans les relations compliquées entre les populations non-sédentaires et les pouvoirs publics.

C’est d’ailleurs par l’exemple de cet épisode de Saint-Genouph que la question de l’accueil des gens du voyage s’est invitée au congrès des maires d’Indre-et-Loire. Alors que Cédric de Oliveira, le nouveau président de l’association des maires du département va mettre en place un comité de travail sur la question qui sera chargé de remettre un guide à destination des élus locaux sur les démarches liées à l’accueil des gens du voyage, les prises de paroles de ce 30 novembre étaient tournées à destination de l’Etat et de sa représentante. Des maires qui évoquent leur solitude et leur incapacité à gérer des situations parfois conflictuelles, sans appui des services de l’Etat.

La mise en place d »un schéma départemental d’accueil des gens du voyage 

Interpellée à plusieurs reprises, la nouvelle Préfète d’Indre-et-Loire a répondu en donnant sa vision, mais aussi en rappelant quelques règles. Corinne Orzechowski a noté notamment qu’un schéma départemental d’accueil des gens du voyage était en cours d’élaboration et il devrait être prêt pour la fin d’année. « Un schéma qui tient compte de vos remarques, notamment sur le nombre d’aires de grand passage » a signalé la représentante de l’Etat. Et si cette dernière est consciente que ce schéma ne résoudra pas tous les maux, « il constituera un cadre important qui à lui seul règlera une partie des problèmes. »

« Il faut que l’on travaille en commun » a-t-elle précisé, tout en évoquant de multiples possibilités d’interventions selon les cas. « Il faut se poser par exemple la question des populations qui sont présentes sur un terrain depuis longtemps et réfléchir peut-être à régulariser leur situation quand c’est possible. » Oui car derrière la simple appelation de « gens du voyage » se cache de multiples cas différents : entre populations installées sur un terrain en marge, souvent illégalement mais en voie de sédentarisation, les grands passages de l’été et les installations de plus petite envergure tout au long de l’année, les situations sont multiples et nécessitent des degrés et des modes d’intervention différents. « On peut faire intervenir la force publique ou par exemple négocier un départ sous quelques jours. » Et sur la question de l’intervention justement, la Préfète d’évoquer un traitement en lien systématique avec le procureur de la République sur ces questions. « Si je demande une expulsion, il faut être sûr de ne pas perdre au tribunal derrière. »

 « Les violences locales sur ce sujet sont très fortes ».

Des réponses qui n’auront pas pleinement satisfait des maires remontés, aux propos alarmistes mais aussi parfois, à la limite du politiquement correct (un élu évoquant même le lobbying des gens du voyage).

« Les violences locales sur ce sujet sont très fortes. Notre collègue de Saint-Genouph a reçu des propos menaçants  » est intervenu Philippe Briand en qualité de Président de Tours Métropole qui a récupéré cette compétence depuis l’an dernier sur son territoire. Même son de cloche pour Jean-Marie Vannier, le vice-président de Loches Sud Touraine en charge des relations aux gens du voyage. Et ce dernier de se montrer plus direct encore : « Les gens du voyage ont des droits, il faut qu’ils aient des devoirs aussi », tout en évoquant des situations qui pourraient dégénérer avec la population locale.

« Il faut que l’on travaille aussi sur l’acceptation de ces populations qui ont le droit de vivre différemment » a répondu de son côté la Préfète d’Indre-et-Loire, rappelant que derrière ces débats se trouvent avant tout des questions humaines.

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