Les réactions à l’issue des sénatoriales de dimanche en Indre-et-Loire.
Stéphanie Riocreux, Jean-Jacques Filleul et Marie-France Beaufils ont achevé leurs mandats de sénateurs. Les trois parlementaires tourangeaux, de gauche, laissent place à trois nouveaux élus, de droite et du centre. Voici leurs noms : Serge Babary (maire de Tours, LR), Isabelle Raimond-Pavero (vice-présidente du conseil départemental, LR) et Pierre Louault (maire de Chédigny, vice-président du Conseil Départemental et président des maires d’Indre-et-Loire, UDI). Ce carton plein est dû à la configuration des électeurs : les 1 537 personnes appelées à voter étaient soit des élus, soit des amis d’élus. Et la majorité des élus tourangeaux sont de droite ou du centre.
“On continuera à m’appeler Pierre”
Joint quelques heures après l’officialisation de son succès, le centriste Pierre Louault (à gauche sur la photo) concède que beaucoup ont sans doute plus voté pour lui que pour le parti. « Je n’aime pas trop les titres ronronnants, Mr le Sénateur ce n’est pas trop pour moi. On continuera à m’appeler Pierre » dit-il en préambule. « Heureux d’entrer dans cette vieille maison » qu’est le Sénat, celui qui n’a pas toujours sa langue dans sa poche espère « bousculer des choses » (vu la réputation de la Haute Assemblée, ce n’est vraiment pas du tout gagné). Il espère faire entendre dans l’hémicyle « la détresse d’un certain nombre de maires un peu perdus et qui ont l’impression qu’on veut la peau des petites communes. »
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Pierre Louault serait donc dans l’opposition au gouvernement ? « Non, je serai un sénateur teigneux » répond-t-il. « Quand les choses seront bien j’applaudirai des mains, si elles sont améliorables j’espère que l’on m’écoutera et si elles sont mauvaises je voterai contre. » En résumé : « constructif sans complaisance. » Il se permet ensuite de donner un conseil à Emmanuel Macron : « un bon pouvoir doit proposer puis prendre 15 jours pour écouter avant de sortir ce qu’il veut faire. »
Une permanence commune avec Sophie Auconie
La prise de pouvoir officielle de Pierre Louault est programmée autour du 4 octobre, dès mardi le nouveau sénateur rencontrera les nouveaux élus du groupe centriste et les premiers contacts officiels « de la maison. » Ensuite, il aura 15 jours pour, comme il le dit lui-même, « organiser l’après-Louault » dans la commune de Chédigny où il est maire et au Conseil Départemental, en discutant avec son conseil municipal et le président du département Jean-Gérard Paumier. Il envisage aussi d’avoir une permanence commune avec la députée Sophie Auconie (présidente de l’UDI37) au centre du département, donc plutôt dans la métropole de Tours.
Olivier Collet
Ils réagissent aussi…
Laurent Baumel (PS – 9%) : « Je ne suis pas surpris que la droite prenne 3 sièges mais je constate que c’est assez serré derrière. On aurait pu espérer un siège en fusionnant avec le PCF mais il n’a pas voulu. Je ne suis pas assommé car le résultat était prévisible. Je n’ai pas mené cette liste socialiste avec beaucoup d’illusions. Maintenant, on verra quels combats mener dans les années qui viennent. J’y participerai en Touraine car j’ai un attachement et un ancrage dans ce département et je n’ai pas l’intention de l’abandonner. Je reste aussi au PS même si la situation est difficile. Nous sommes pris dans un étau entre Macron et Mélenchon. Des mutations sont indispensables, la route sera longue. Il faut avancer avant la fin de l’année ou le début de la suivante si on veut continuer à occuper un espace ni libéral, ni radical. Pour l’instant, le PS n’est pas au niveau. On pourrait faire une alliance avec la France Insoumise mais seulement sur un pied d’égalité. »
Christine Fauquet (centriste, indépendante – 7%) : « On aurait pu penser que les élus voudraient un peu de renouveau, de changement. Ils ont préféré des valeurs sûres, des gens connus depuis longtemps Mais au final on n’est pas les plus nuls, surtout pour une liste sans étiquette. J’ai par ailleurs pris rendez-vous avec le préfet pour lui dire tout ce que j’ai entendu sur le terrain, les problèmes à régler. Pour les gens du voyage, les pompiers, l’Architecte des Bâtiments de France… Par ailleurs, je ne reste pas à l’UDI. La façon dont ils fonctionnent ne me convient pas. C’est une coquille vide. Je reste néanmoins dans le courant d’Hervé Morin. »
Véronique Péan (FN – 2%) : « Enseignement de ce scrutin : l’illusion Macron se dissipe et les Français expriment déjà leur opposition à ce président mal élu, porté par les vents de l’illusion… L’élection de trois sénateurs dits de « droite », marque aussi un coup d’arrêt à La République en Marche. »
Nous avons sollicité à plusieurs reprises Serge Babary et Christian Gatard qui n’ont pas donné suite. Pas de nouvelles non plus d’LREM.
Un dernier mot : Pour “fêter” le départ de Serge Babary de la mairie de Tours, le mouvement C’est Au Tour(s) du Peuple, proche de la France Insoumise, appelle à un rassemblement devant l’Hôtel de Ville le 7 octobre… à la St Serge, à 14h30.