CEA de Monts, sécurité routière : les priorités du nouveau préfet

Faîtes connaissance avec Louis le Franc, un homme qui a pas mal de pouvoir à l’échelle départementale.

Peut-être qu’on verra plus souvent Louis Le Franc dans les médias locaux que son prédecesseur Jean-François Delage. En tout cas l’homme de 54 ans, père de 3 enfants, en a émis le souhait ce mardi lors d’une rencontre avec la presse, exercice traditionnel au lendemain d’une prise de fonction préfectorale. Auparavant en poste dans l’Aude, le voilà donc installé à Tours par décision du conseil des ministres « et ça n’a pas filtré. Je ne l’ai appris que le mardi soir, la décision a été officialisée le lendemain matin. » Même s’il reconnait peu connaître la région, il y est déjà passé à deux reprises lors de ses missions dans les préfectures de Châteauroux et Angers.

Pendant plus d’une heure, le nouveau représentant départemental de l’Etat a parlé de son parcours, de son caractère et de sa méthode de travail. Il est apparu courtois, franc, sincère et curieux. On sent en lui un fort caractère mais aussi des principes : « je n’aime pas trop qu’on me bouscule » a-t-il lâché en réponse à une de nos questions sans que l’on ai encore bien compris si c’était pour nous, pour la structure dont on lui parlait ou pour les deux. Cela dit, qu’on ne se méprenne pas, Louis Le Franc ne s’attend pas à être au repos en Touraine. Il a bien compris qu’il y avait pas mal d’urgences à gérer et que ce n’était pas des petits dossiers. Mais il semble ne pas en avoir peur.

Un ancien militaire et ex-conseiller du président Chirac

Ainsi, en déroulant sa vie professionnelle, Louis Le Franc raconte de grands moments : ses deux années passées en Corse « avec 38 homicides », sa gestion de la crise de la viande de cheval dans les lasagnes Spanghero lors de son dernier poste dans l’Aude, les soulèvements populaires à Wallis et Futuna où il a également servi, sona née difficile à Marseille… Il en a vu des choses en 19 ans passés dans le corps préfectoral en tant que secrétaire général, sous-préfet puis préfet. Il a aussi passé un an à l’Elysée, aux côtés de Jacques Chirac qui en avait fait son conseiller chargé de l’outre-mer : « j’ai organisé une quinzaine de visites présidentielles, j’avais eu le temps de faire connaissance avec l’équipe du président. » Il parle ainsi de lui avec émotion et nostalgie : « Jacques Chirac avait vraiment une affinité avec l’outre-mer. C’est un homme très chaleureux, avec une grande humanité » ajoute-t-il confiant avoir encore ponctuellement de ses nouvelles.

A la différence de la majorité de ses confrères préfets, Louis Le Franc n’est pas un énarque mais un militaire. Il a fait l’école de St-Cyr et porte le grade de Commandant. Il a ainsi notamment servi au Tchad quand le pays était occupé par la Lybie de Kadhafi. « Je suis un homme de terrain, j’aime bien me forger mes opinions par moi-même quelle que soit le niveau de complexité d’un dossier. Et puis je suis un homme de dialogue. Quelque soit le conflit, on en sort que par le dialogue. Je suis d’origine bretonne. Et si l’on dit que les Bretons sont têtus moi je dirais plutôt qu’ils sont tenaces. Ils savent transcender les clivages pour porter des dossiers. »

« Les sous-traitants du CEA ne doivent pas subir les dommages collatéraux de la fermeture »

Que Louis Le Franc prépare sa salive car on sait que parmi les tâches des préfets il y a notamment la réception de délégations lors des nombreuses manifestations sociales organisées tout au long de l’année. Il va par exemple gérer dès ce mercredi soir la crise autour du camp de demandeurs d’asile du Sanitas (lire notre article sur le sujet) en attendant une manifestation ce jeudi contre la fermeture du CEA de Monts. « Des dossiers compliqués en terme d’emploi j’en ai déjà géré dans le Maine-et-Loire lors de la fermeture de Thomson avec 3 000 salariés. L’important c’est la revitalisation économique, et on sait faire ça. Personnellement je ne pourrais pas empêcher la fermeture du CEA. C’est une décision qui vient de plus haut. Maintenant, il va falloir étudier précisément l’influence de ce projet sur les sous-traitants du Ripault. Faire le tour pour connaître les conséquences. Il n’est pas question de laisser ces entreprises subir les dommages collatéraux. » Ce sont des mots forts, Louis Le Franc sait maintenant qu’il sera attendu au tournant.

Olivier COLLET

Et la sécurité ?

C’est un autre axe de travail important du préfet d’Indre-et-Loire. Ce mardi, Louis Le Franc a notamment confirmé que des mesures de surveillance plus importantes des sites industriels sensibles SEVESO d’Indre-et-Loire avait été ordonnée suite à l’attentat de vendredi dernier en Isère. Il a aussi parlé de la délinquance, « globalement en baisse mais en hausse en zone rurale » puis de la sécurité routière où il fera clairement preuve de sévérité avec « plus de contrôles » mais aussi « plus de pédagogie » notamment dans les établissements scolaires. Lors de sa carrière, il avait aussi proposé aux communes ou aux organisateurs de soirées la mise en place d’un label avec une heure précise pour la fin de la vente d’alcool histoire de garantir des retours en vie aux conducteurs.

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