Une nouvelle manifestation est prévue ce jeudi à Tours.
Ils remettent ça. Les syndicats qui avaient appelé à manifester le 19 mai dernier organisent un nouveau mouvement contre la réforme du collège ce 11 juin avec une grève plus une manifestation statique devant l’Inspection Académique de Tours, à 10h, rue Giraudeau. « Nous n’avons pas été entendus par le gouvernement » nous explique Philippe Baretto De Souza du SNES37, « je pense qu’il a été un peu effrayé par la mobilisation, ce pourquoi il a publié si vite le décret d’application de la réforme dans la nuit qui a suivi. C’est une tentative pour nous démobiliser mais on va continuer de contester jusqu’à ce qu’il retire la réforme. »
Le syndicaliste dénonce par ailleurs la volonté de la ministre Najat-Vallaud Belkacem de profiter de la pérode des examens pour museler la contestation enseignante : « c’est difficile de faire grève en ce moment, nous ne voulons pas pénaliser les élèves ni boycotter le brevet (seul un syndicat appelle à une telle action ndlr). » Du coup, Philippe Baretto De Souza envisage d’ores et déjà une reprise des manifestations dès la rentrée de septembre : « nous voulons un véritable engagement et investissement pour le collège. Nous avons le sentiment que l’Etat n’a pas envie de prendre en charge l’éducation et que c’est par exemple pour cela qu’il veut laisser plus d’autonomie pour les établissements. »
On sent bien qu’au delà des conflits, sur les mesures mêmes de cette réforme du collège, c’est la question de l’argent qui y est consacré et du nombre de postes de profs qui est au coeur du débat. Un problème mis en avant chaque année, quoi qu’il arrive. Ainsi, l’intersyndicale ne propose pas réellement de nouveau schéma pour contrecarer les idées du gouvernement, hormis une hausse des moyens.
Le « oui, mais… » de la FCPE37
De son côté, la FCPE d’Indre-et-Loire émet aussi des réserves sur cette réforme mais soutient le fait qu’il faille changer l’organisation du collège. Par exemple, la principale fédération de parents d’élèves apprécie l’idée des enseignements pratiques interdisciplinaires (8 EPI différents à la carte sachant que chaque élève doit en suivre 6 entre la cinquième et la troisième). Elle critique en revanche le manque de soutien scolaire à partir de la 5ème (1h prévue contre 3 en 6ème) et émet des réserves sur la nouvelle organisation des cours de langue vivante.
Chez le SNES37, Philippe Baretto De Souza estime que les positions officielles ne sont pas partagées par la base des parents qu’il croit savoir très opposée contre le texte. A l’écouter, la quasi intégralité des profs et des parents ne veulent pas de ce projet. Pourtant, dès 100 manifestants ce jeudi il estimera que la mobilisation est réussie. Même en approche d’examens, c’est assez paradoxal (pour rappel, ils étaient deux fois plus à Tours le 19 mai avec entre 20 et 50% de grévistes selon les sources).
Olivier COLLET
