Ce jeudi, 4 viticulteurs ont reçu une médaille pour leur production, dégustée bien avant l’heure par quelques privilégiés…
“C’est l’heure du Touraine Primeur” clamaient fièrement les affichettes disposées dans les locaux d’Interloire ce jeudi à Tours. Bon, en vérité le grand public va encore devoir attendre trois semaines (le 20 novembre) pour goûter au vin nouveau de la région mais quelques personnes ont triché, pour la bonne cause dirons-nous, puisqu’elles ont goûté le brevage afin de décerner des médailles aux meilleurs. Sur la trentaine de viticulteurs qui osent encore se lancer dans l’aventure du Touraine Primeur, 16 ont participé au concours en apportant des échantillons, 4 ont été primés.
On passera vite sur le discours habituel : le Touraine Primeur est un vin festif, fruité tout ça tout ça… Christian Pechoutre, président des sommeliers du Val de Loire, a lui rappelé un détail historique : “auparavant, on goûtait le Primeur pour se donner une idée de la qualité du millésime à venir” et manifestement, cette année, appliquer cette coutume permet de confirmer ce que tout le monde dit depuis plusieurs semaines : 2014 est un bon cru.
Du Touraine Primeur avec un barbecue l’été prochain ?
Il y a donc le bon, mais aussi le très bon. 8 pros du vin étaient ainsi membres du jury chargé de dénicher les pépites du Touraine Primeur 2014 et ils ont été incapables de choisir pour la médaille d’or. Donc il y en a deux. Le domaine de Lionel Truet, qui conserve son titre acquis l’an dernier alors qu’il se remettait au Primeur après plusieurs années sans en produire, et le couple Gabrièle et Régis Dansault de Montlouis-sur-Loire, qui a eu notre préférence pour sa douceur, ses arômes et sa rondeur. “On savait le produit bon cette année” explique Gabrièle Dansault. “C’est un vin souple, déjà adulte” précise-t-elle. Vendangé fin septembre, le brevage sera décliné en 4 000 bouteilles, deux fois moins chez les Truet qui expliquent que la production est déjà totalement réservée, y compris par des restaurants.
L’autre domaine qui s’est distingué lors de ce concours, c’est celui du lycée agricole d’Amboise représenté par Rodolphe Hardy, et médaille d’argent. “On a l’habitude des médailles mais cela faisait un moment qu’on en avait pas eu. Cette année, c’est un grand millésime, fruité, rond. On va produire 9 000 bouteilles et on pourra même s’en garder une jusqu’à l’été prochain pour un barbecue. Je le fais tous les ans, c’est délicieux”. On dira que c’est le conseil du pro !
Au total, 200 000 bouteilles de Touraine Primeur seront mises sur le marché cette année, “Plus de 90% est consommé sur la région Centre Val de Loire” explique Jean-Pierre Gouvazé d’Interloire. Ca reste donc une spécialité du coin même si quelques restaurateurs parisiens font l’effort d’en commander et de le faire déguster chaque année. Et d’ailleurs, même si le budget communication est de 10 000€ autour du produit, l’objectif n’est pas forcément de faire un buzz national autour de ça, la concurrence du beaujolais nouveau étant bien trop forte. Même en Touraine, bars et restaurants préfèrent organiser des soirées autour de la star des vins nouveaux… Manquent-ils d’audace ?
Olivier COLLET
Les 4 médaillés du Touraine Primeur 2014 :
Or : Domaines Truet à St Ouen les Vignes et Dansault à Montlouis
Argent : Domaine de la Gabillière à Amboise
Bronze : Franck Janvier à Thésée