Le référendum qui s’annonce sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union Européenne n’inquiète pas mais préoccupe. Reportage.
En choisissant de donner une majorité absolue au 1er ministre britannique sortant David Cameron, les électeurs d’outre-Manche ont notamment voté pour une promesse : celle que, d’ici 2017, il y aura un référendum pour savoir si le Royaume-Uni doit rester dans l’Union Européenne ou en sortir. Alors que ce 9 mai est défini comme « Journée de l’Europe », une telle actualité entraîne forcément des questionnements : peut-on se passer des anglais dans l’Europe ? Est-elle vraiment utile cette Union, y compris pour nous en France ? Devons-nous organiser le même genre de vote ?
Ce qui est sûr, c’est que l’Europe ne passionne pas ici. La preuve, malgré un joli cadre (le jardin des Prébendes) et un grand Soleil, il n’y avait pas foule à la Fête de l’Europe organisée par la Maison de l’Europe de Tours. Idem au repas du partage imaginé par Olivier Arlot Place de Châteauneuf : 500 portions de curry avaient été préparées, 180 ont été vendues (le reste ne sera pas jeté et remis à des associations). Pourtant, Christine Bousquet – présidente de la Maison de l’Europe – se veut optimiste : « c’est une fête qui ne doit rien au sang. On ne commémore rien, on mise sur l’avenir… et il s’écrit en lettres européennes. Les gens sont plus européens qu’on ne le croit. »
« Il n’y a pas que les Anglais qui ne se sentent pas bien en Europe »
A propos du référendum promis par Cameron, elle dit ceci : « Je pense qu’il sera assez malin pour poser la bonne question (le 1er ministre est favorable à un maintien du pays dans l’UE, ndlr). Il sait que l’avenir économique n’est pas jouable en dehors de l’Union. Par ailleurs, les Ecossais sont très favorables à l’UE. Si le Royaume-Uni en sort, ils demanderont leur indépendance et adhèreront seuls. Je peux comprendre la défiance envers l’Europe mais c’est avant tout lié à une mauvaise connaissance. Il faut arrêter de voir l’Europe comme une contrainte. Tous les politiques doivent changer leur discours. »
Au rayon politique, la mieux placée pour en parler à Tours c’est la députée européenne UMP Angélique Delahaye, élue au parlement de Strasbourg il y a presque un an. Toujours à propos de ce vote britannique, elle dit ceci : « je suis convaincue que la raison l’emportera. Les Anglais finiront par comprendre que l’UE c’est important, d’autant plus alors que l’on célèbre les 70 ans de la fin de la seconde guerre mondiale. C’est à méditer. Au delà des intérêts économiques, l’Europe, c’est la paix, la liberté. » Si elle reconnait par ailleurs « qu’il n’y a pas que les Anglais qui ne se sentent pas bien en Europe », elle ne souhaite pas du tout qu’un vote similaire ait lieu dans l’hexagone. Le débat serait sans doute bien sanglant…
Olivier COLLET
