[En vitrine] Après les food trucks, la Touraine découvre le flower truck

Et c’est trop mignon !

Il parait qu’elle a un peu de mal à grimper la Tranchée, mais elle a fière allure : jaune pimpant, bouille arrondie, look vintage. Elle, c’est Georginette la camionnette. Derrière le volant il y a Julie, une fleuriste qui compte bien se faire remarquer dans le milieu… pas seulement grâce à son véhicule.

Son histoire c’est celle d’une reconversion en deux actes. Elle était dans le marketing chez Dassault système, avant de devenir fleuriste dans un atelier du 18e arrondissement de Paris, « formée sur le tas » aux côtés d’un ami. Elle fait désormais le marché Coty du mercredi à Tours Nord, celui de Blanqui le vendredi ou Beaujardin le samedi. « Je savais que je voulais continuer ce métier à mon propre compte, mais pas en boutique. Je ne voulais pas non plus un stand classique » explique cette jeune maman qui a peaufiné son projet tout en élevant sa petite fille (formation à la Chambre des Métiers, élaboration du business plan…).

 

La devise de Julie est claire : vendre « des produits locaux et sans pesticides, ou très peu. » Une ligne de conduite qui s’est forgée avec le temps, en observant les évolutions du marché. « Quand j’allais à Rungis une fois par semaine, je me rendais sur les étals des producteurs d’Île-de-France. Au fur et à mesure, il y en avait de moins en moins. Les Néerlandais prennent la main sur le marché » relève l’entrepreneuse, visiblement déçue. Et ce n’est pas tout : « Il faut aussi expliquer aux gens que l’on ne peut pas forcément avoir des roses toute l’année. Celles de la Saint-Valentin viennent du Kenya ou d’Equateur. »Bonjour le bilan carbone du bouquet !

Pourtant, on peut avoir des fleurs et des plantes toute l’année pour verdir et colorer son intérieur ou son balcon. Par exemple des tournesols en septembre, « ma fleur préférée ! » glisse une retraitée en repartant avec son petit bouquet sur le marché de Beaujardin. Elle se retourne et demande : « vous en aurez la semaine prochaine ? » « Je ne sais pas, ça dépendra de mon fournisseur… »« La saisonnalité des fleurs, ce n’est pas facile à faire intégrer aux gens, beaucoup n’y connaissent rien, ils ne se posent pas la question. Mais pour moi c’est important, c’est ma pierre à l’édifice pour protéger l’environnement » plaide Julie, une femme au style « assez champêtre » : « J’aime beaucoup tout ce qui donne l’impression d’avoir été cueilli dans les champs. »

 

Pour alimenter son camion, « La petite factrice de fleurs » – comme elle s’est surnommée – guette les productions au plus près de Tours, par exemple une exploitation près d’Angers en agriculture raisonnée avec une serre non chauffée et une autre à Bréhémont dans le secteur de Langeais. « Les plantes sont un peu plus chères parce qu’elles ont pris le temps de pousser » explique-t-elle à une femme qui semble tiquer sur un pot à 25€. On demande le prix habituel de l’espèce en question : « autour de 19€ » selon Julie. La différence ne semble pas monstrueuse pour une plante que l’on peut garder des lustres en l’entretenant correctement.

« Je prends un risque et j’en suis consciente mais j’ai foi en mon bagout. J’y crois ! » nous lâche encore Julie qui n’a pas hésité à retarder de 4 mois le lancement officiel de son activité le temps de trouver la Georginette de ses rêves, retapée de A à Z dans un garage de la Nièvre avant de faire la route jusqu’à Tours. « Elle date de 1973 ! » fanfaronne-t-elle. En plus des marchés, « La petite factrice de fleurs » propose des cours d’art floral pour les enfants et les adultes, par exemple pour des enterrements de vie de jeune fille. Elle peut ainsi vous apprendre à créer des bijoux en fleurs séchées.

Olivier Collet

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