4 projets de démolition au Sanitas et à la Rabière

C’est prévu dans le cadre des projets de renouvellement urbain de l’agglomération de Tours.

Ce vendredi matin, c’est un moment institutionnel important. Les élus de Tours, Joué-lès-Tours et St-Pierre-des-Corps se retrouvent au siège de l’agglomération Tour(s)Plus aux Deux-Lions avec le préfet, le président du Conseil Départemental d’Indre-et-Loire, le Conseil Régional ou encore les bailleurs sociaux (Tours Habitat, Touraine Logement, Val Touraine Habitat…) afin de signer le protocole de préfiguration des projets de renouvellement urbain avec l’ANRU, l’Agence Nationale pour le Renouvellement Urbain.

En langage décodé, cela signifie que les acteurs locaux préparent de grands chantiers dans les quartiers prioritaires et qu’ils vont recevoir le soutien de l’Etat pour les financer, car ce sont des opérations à plusieurs millions d’euros. Après la signature d’un contrat de ville fin 2015 (et valable 5 ans), cet acte administratif signe le début de toute une série d’études afin d’évaluer les conditions de réalisation de plusieurs projets à mener dans quatre zones : la Rabaterie à St-Pierre-des-Corps (5 000 habitants), la Rabière de Joué-lès-Tours (5 600 habitants) ainsi que deux quartiers de la ville de Tours : le Sanitas (8 200 habitants) et Maryse Bastié (1 800 habitants).

15 études à mener en un an

« Cette signature c’est l’aboutissement d’une démarche initiée en juillet 2015 » explique Frédéric Jullian, directeur du développement urbain à Tour(s)Plus. L’Etat reconnait qu’il y a du travail dans les quartiers tourangeaux et se dit prêt à y mettre les moyens. « Nous allons lancer une quinzaine d’études ce qui va prendre environ un an. Elles seront menées par les communes ou par les bailleurs sociaux. » Budget : 865 000€ partagés entre les mairies, l’ANRU ou encore la Caisse des Dépôts. Une fois que cette étape aura été franchie en 2017, il y aura une nouvelle signature qui déterminera qui finance quoi et à quelle hauteur.

Parmi les études engagées, 4 concernent des projets de démolition de bâtiments. Des opérations particulièrement complexes et qui prennent beaucoup de temps ce qui explique que le travail a été entamé avant même le rendez-vous de ce vendredi. Les 4 ensembles concernés sont situés au Nord du quartier de la Rabière de Joué-lès-Tours (barre Picot, construite dans les années 50) et au Sanitas dans le secteur Marie Curie, sur une partie de la Hallebardier et à St Paul. Dans les immeubles concernés, les bailleurs sont d’ores et déjà autorisés à ne pas relouer les appartements libérés par les locataires en prévision de la destruction.

Objectif : plus de mixité sociale

L’objectif de ces opérations d’envergure qui transforment toujours fortement la physionomie des quartiers c’est de les rendre plus ouverts : « par exemple au Sanitas, l’école Marie Curie est très enclavée et la démolition peut en améliorer le fonctionnement », explique Frédéric Jullian, « pour la Rabière, on va créer une ouverture sur le nouvel ilot Gratias pour améliorer la perméabilité du quartier et sa liaison avec le centre-ville. » Ce qu’il est également important de savoir, c’est que tous ces logements sociaux amenés à disparaître ne vont pas s’évaporer. D’autres logements HLM seront construits… ailleurs : « nous sommes en discussion pour trouver les lieux, notamment dans les communes qui ont moins de 20% de logements sociaux » note le directeur du développement urbain car l’objectif final c’est de créer plus de mixité sociale au sein de l’agglomération.

Des projets à plusieurs millions d’euros.

Le renouvellement urbain, ce n’est pas seulement faire tomber des barres. Ainsi, parmi les études commandées, on en trouve également qui concernent le commerce avec l’objectif de redynamiser les boutiques des quartiers du Sanitas ou de la Rabaterie par exemple. L’envie de Tour(s)Plus, c’est aussi de voir naître de l’activité économique, comme quand elle a ouvert ses deux pépinières d’entreprise au Sanitas et à La Rabière. On parlera aussi beaucoup de la rénovation des logements afin qu’ils soient mieux isolés ou encore de l’aménagement urbain dans l’espace public, des risques en cas d’inondation ainsi que des transports.

« L’idée c’est d’aller vite » explique Frédéric Jullian. Néanmoins, à l’heure actuelle, on ignore le montant exact des travaux qui seront engagés dans ces quatre quartiers. Tout ce que l’on sait, c’est que le budget national de l’ANRU est de 5 milliards d’euros (contre 12 pour le précédent plan de rénovation urbaine de 2004). Dans ces 5 milliards, 28 millions sont d’office dédiés à des projets à réaliser en Centre-Val de Loire, à répartir entre 11 quartiers (« soit en moyenne 2,5 millions d’euros par quartier » dixit Frédéric Jullian). Mais le Sanitas ne figure pas dans cette catégorie. Reconnue d’intérêt nationale, sa rénovation sera financée par une enveloppe spéciale dont le montant sera déterminé après les études, « d’où l’intérêt de soigner la qualité du projet » nous dit-on à Tour(s)Plus.

Par ailleurs, l’ANRU ne sera pas le seul financeur des chantiers : la région a également promis 28 millions d’euros. Et puis on voit mal l’agglomération ne pas mettre elle aussi la main à la poche : « en 2004, sur les 140 millions investis pour le Sanitas, La Rabière, les Fontaine, la Rabaterie ou le quartier de l’Europe la collectivité avait dépensé 14 millions d’euros pour la médiathèque François Mitterrand, l’école Diderot ou les pépinières » rappelle le directeur du développement urbain. On peut donc imaginer que ce qui concernera l’économie ou les transports sera à nouveau à la charge de la collectivité en fonction de ses moyens. Question de priorités.

Olivier COLLET

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