Mineurs isolés : le campement de Saint-Pierre-des-Corps évacué

49 jeunes vont être mis à l’abri.

Installé depuis le 26 juillet dernier, le campement de mineurs isolés de Saint-Pierre-des-Corps a fait l’actualité tout l’été. Ici, depuis 43 jours dorment sous des tentes de jeunes migrants. La plupart en attente de rendez-vous pour examen de leur situation auprès des services de l’ASE (Aide sociale à l’enfance), dépendants du département. Une situation difficile face à laquelle le Département se retranchait jusque-là vers son incapacité à répondre à la hausse de demandes depuis l’an dernier.

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Depuis le mois d’avril, les services du département ne tiennent plus en effet les délais légaux de 5 jours entre la présentation des jeunes à l’ASE et leur évaluation de minorité. En ce début septembre, un mineur se présentant se voit notifier un rendez-vous dans un délai de 44 jours… Et si jusqu’à son évaluation, le Département a l’obligation de mettre à l’abri le jeune en question, depuis le printemps 2018 il ne procède plus non plus à cette mise à l’abri. Conséquence, les jeunes se retrouvent à la rue et les associations d’aides comme Utopia 56 prennent le relais comme elles peuvent.

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Ils étaient une soixantaine ainsi jusqu’à ce jeudi matin à avoir trouvé refuge au campement de Saint-Pierre-des-Corps, sur un terrain appartenant au diocèse. Oui mais les activités de ce dernier reprennent le 15 septembre et l’institution écclésiastique avait donc demandé il y a quelques jours à Utopia de libérer les lieux.

49 jeunes mis à l’abri dans des hôtels

Ce jeudi 06 septembre au matin, des représentants du département, du diocèse, mais aussi du service de l’immigration de la Préfecture se sont rendus sur le lieu afin de procéder à l’évacuation du campement. Une évacuation réalisée en concertation avec Utopia. La veille au soir, des membres de l’association ont eu rendez-vous avec l’ASE. Une réunion au cours de laquelle un dialogue a pu être instauré entre les deux parties, débouchant donc à la sortie de crise (partielle) de ce 5 septembre.

Concrètement, 49 personnes présentes sur le campement, en attente de leur évaluation, vont être mises à l’abri par les services de l’ASE. Ces jeunes hommes seront logés aux hôtels Ambacia (à Tours) et Le Faisan (à Saint-Avertin). Rappelons qu’il y a quelques jours encore, le Département par la voix de son président Jean-Gérard Paumier, affirmait ne pas pouvoir faire plus en raison de manque de places dans les hôtels.

Comment la situation a pu se débloquer dès lors ? Selon Nadège Arnault, vice-présidente au Conseil Départemental,  le fait que le Département a eu l’assurance que les dépenses supplémentaires liées aux mineurs non accompagnés n’entrent pas dans le protocole de Cahors et donc la limitation de la hausse du budget de fonctionnement a permis de faire avancer les choses.

Reste la question des 16 mineurs qui restent sur le campement. Ces derniers se sont vus débouter de leur reconnaissance de minorité lors de leur évaluation, mais ont fait des recours à cette décision. Du côté d’Utopia, le souhait est que le Département prenne en charge la quinzaine de mineurs actuellement hébergés dans des familles proches de l’association, afin de libérer la place pour les seize restants. Une solution pas envisagée pour le moment par le Département selon Nadège Arnault. Il se pourrait donc que les 16 jeunes restants restent encore au campement.

Mathieu Giua

 

 

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