En marge d’une réunion publique que l’opposition PS tenait ce mercredi aux Halles, nous avons fait le point avec elle sur la première année de mandat de l’équipe UMP-UDI. Différence de vision et bataille de chiffres.
Après les Verts, c’est au tour des socialistes de se pencher en détail sur le bilan affiché par Serge Babary un an après son élection en tant que maire de Tours. Le groupe Tours 2020 – représenté ci-dessus par Cécile Jonathan, Gérard Gernot et Monique Maupuy a lui aussi épluché le programme du candidat Babary et le résultat des courses. Forcément, ce fameux chiffre de 46% d’engagements de campagne tenus ou sur de bons rails martelé par la majorité les rend ironiques : « on est contents de voir que le maire fait de la com’, et il y prend goût mais il confond bilan et espérance ! » se moque Cécile Jonathan avant de souligner que malgré 4h de conférence de presse, il n’a pas été quiestion d’investissement.
« Nous n’avons pas d’annonce de nouveau projet ambitieux » complète Monique Maupuy. « Et si beaucoup de choses sont bien engagées c’est parce que nous les avions mises en place lors du précédent mandat » tient à rappeler Gérard Gernot en notant que la nouvelle équipe n’a pas touché d’un pouce au projet du Haut de la Rue Nationale ce qu’elle aurait pourtant pu faire. Bref les socialistes ont un peu le sentiment de se faire piquer leur bilan et en profitent pour rappeler à Serge Babary que beaucoup de ses promesses tenues sont tout simplement liées aux obligations municipales, soit la gestion des affaires courantes : « le dialogue social, j’en ai fait pendant 19 ans ! » insiste Gérard Gernot. Idem pour la gestion des dossiers liés à l’amiante : « ils devaient le faire ».
Trop de pataquès autour de St Martin
Ce qui pose aussi problème au groupe Tours 2020, c’est l’insistance de l’équipe de Serge Babary autour de St Martin : « il fallait les faire ces travaux de rénovation de la Basilique. Mais pas forcément en laçant une souscription publique. De plus, transporter la statue dans la cour de l’Hôtel de Ville ça a coûté 10 000€. Les mettre dans les travaux aurait été plus utile ». Surtout, le premier groupe d’opposition s’inquiète d’un flirt avec la ligne rouge de la laïcité et relève ce qu’elle voit comme un paradoxe : « On ne peut pas d’un côté défendre le partage, les valeurs chrétiennes, et de l’autre couper des aides importantes comme quand ils suppriment la gratuité de la cantine scolaire pour les plus démunis ou la subvention de l’association Chrétiens Migrants. »
Les socialistes tourangeaux se disent par ailleurs inquiets pour la démocratie participative à l’échelle locale : « on s’interroge sur la méthode de concertation du maire quand on voit par exemple que la ville demande brutalement à la compagnie Cano Lopez de quitter le Château du Plessis. Il y a aussi de vives inquiétudes sur les Fêtes Musicales. Le budget d’investissement des Conseils de Vie Locale a été fortement réduit, passant de 35 000€ à 20 000€. Pourtant c’est une bonne école. On avait fait ce pari et ça a permis à la population de mieux comprendre le fonctionnement municipal, comme les raisons pour lesquelles certains projets mettaient du temps à aboutir. »
Bataille de chiffres autour du budget
Cécile Jonathan et ses collègues n’ont toujours pas avalé la pilule : s’entendre dire que leur budget 2014 était insincère leur donne une sacrée envie de sortir toute une salve de chiffres : « Françoise Amiot se vante d’avoir fait 7 millions d’euros d’économies mais ces 7 millions correspondent au dérapage des finances de la nouvelle majorité en 2014. Je suis choquée de lire qu’une nouvelle éthique a été mise en place. Parce que nous n’avions peut-être pas d’éthique ? En 19 ans de mandat, jamais notre budget n’a été retoqué par les instances de contrôle ! »
Tours 2020 est par ailleurs persuadé que la municipalité va être obligée de modifier son budget alors même qu’elle l’a voté en avril en justifiant ce choix par le fait que cela permettait d’avoir une meilleure vision des comptes ‘avec notamment l’analyse du bilan financier de 2014) : « ils vont être obligés de le corriger. A cause des urgences ou des abandons de projets. Et puis comment peut-on réaliser 25 millions d’euros d’investissement en 7 mois et demi ? » Cécile Jonathan est ainsi persuadée que les comptes 2015 ne seront pas moins négatifs que ceux de 2014 et se prépare déjà à attaquer l’équipe Babary sur sa prétendue mauvaise gestion. D’ici là, avec Jean-Patrick Gille, Nadia Hamoudi ou Monique Maupuy elle compte faire de la pédagogie auprès des habitants et monter différents groupes de travail ouverts à la population pour débattre de la politique à mener à Tours.
Olivier COLLET