UDI : Jean-Christophe Lagarde veut décoincer la politique

Le candidat à la présidence de l’UDI est venu à Tours mardi.

Le 13 novembre, les centristes de l’UDI auront un nouveau président. A l’issue du premier tour, deux candidats se sont détachés : l’ancien ministre Hervé Morin (venu à Tours en septembre) et Jean-Christophe Lagarde, le maire de Drancy. Très soutenu en Touraine (notamment par l’élue municipale Sophie Auconie ou encore par la jeune Mathilde Paganelli), le quadra est venu parler à une petite centaine de personnes ce mardi midi dans la salle du Champ Girault. Dans l’assistance : Christophe Bouchet, de nombreux élus et des militants venus de Limoges, de la Vienne ou de Vendôme.

A tous, Jean-Christophe Lagarde a bien fait sentir qu’il était d’une autre génération que celle de ceux qu’on a l’habitude de voir en première ligne, y compris à l’UDI. « Je pense que la société d’aujourd’hui est en avance sur les politiques. Nous rigidifions la France depuis 30 ans » a-t-il notamment lancé souhaitant démontrer son ambition de donner un nouvel élan à la politique : « on s’enferme dans des débats sans fin sur la mondialisation et on se fait imposer les décisions par les autres pays ».

Le discours est clair : Jean-Christophe Lagarde ne pense pas seulement à la présidence de son parti mais aussi à l’élection présidentielle, il ne s’en cache pas et le revendique : « l’UDI ne doit pas être un parti où l’on fait de la philosophie politique. J’en ai marre de voir qu’on a les meilleures idées, les meilleurs candidats et que l’on ne gagne pas. On doit montrer que ce parti a vocation à gouverner la France et donc on ne peut pas faire l’impasse sur la présidentielle. Les belles idées ne servent à rien si vous n’êtes pas aux manettes pour les mettre en oeuvre ».

« 100 000 adhérents en deux ans, c’est facile »

Fougueux, Jean-Christophe Lagarde se veut donc conquérant, combatif mais aussi pragmatique : « Le candidat à la présidentielle qui vous dit qu’il peut résoudre les problèmes de la France en 5 ans est un menteur. Il faut du temps pour être efficace, par exemple pour réformer notre système fiscal ». Sûr de lui, l’élu francilien ne jette pas trop de pierres à l’UMP mais compte bien montrer que s’il dirige l’UDI il ne sera pas le valet du grand parti de droite, surtout depuis que sa formation a multiplié son nombre d’élus locaux par 3,5 aux dernières municipales : « il nous faut des alliés. Et l’on se tourne naturellement vers la droite républicaine, lorsqu’elle ne fricote pas avec l’extrême droite. Mais pour moi alliance ça signifie aussi concurrence. Les français estiment que le pouvoir en place a menti et les a trahis mais ils ne sont pas pour autant nostalgiques du pouvoir d’avant, ils veulent autre chose ».

Estimant, naturellement, que cet « autre chose » c’est l’UDI, Jean-Christophe Lagarde présente sa feuille de route pour un parti « indépendant », « qui doit se justifier par sa vision différente de la société ». « On parle toujours des mêmes choses, nous devons aussi nous positionner sur la laïcité ou la sécurité, ne pas laisser ces sujets à l’extrême droite. Nous sommes aussi les seuls à vouloir une Europe fédérale, il ne faut pas seulement le dire pendant 5 semaines une fois tous les cinq ans au moment des élections européennes ! ».

Pour la cuisine interne du parti, Jean-Christophe Lagarde veut aussi mettre sa patte, faire de l’UDI une formation politique (sans divisions) au plus proche du terrain, avec des réunions plus régulières, des débats à l’issue des réunions de conseils généraux par exemple ou des événements entre adhèrents, y compris pour des fêtes comme le beaujolais nouveau. Le candidat à la présidence veut surtout faire en sorte que les membres de l’UDI s’y sentent bien : « 40 à 60% d’entre eux ne renouvellent pas leur adhésion à l’issue de la première année. Si on arrive à les faire rester, en deux ans, on peut avoir 100 000 militants ».

Olivier COLLET

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