Une grève des animateurs périscolaires n’est pas non plus à exclure.
Ils étaient une petite vingtaine à se réunir ce vendredi matin salle du Champ Girault à Tours. Une vingtaine d’animateurs chargés d’encadrer les acivités périscolaires dans les écoles de Tours après la classe (moins de 10% du total des effectifs). Une vingtaine de salariés, souvent jeunes, qui ont fait leur rentrée depuis deux semaines et qui se disent déjà à bout. L’ambiance était ainsi très animée : tous étaient d’accord sur le fait de lancer une action, mais ils hésitaient encore : grève ou pétiton auprès des parents ? La deuxième solution l’a finalement emporté. Dès lundi, vous risquez donc de croiser ces animateurs devant les écoles. Pourquoi exactement ? Nous avons posé la question à l’un des participants à cette AG, Aurélien, qui travaille au Sanitas :
“Nos conditions de travail ne sont pas acceptables. On a l’impression d’être oubliés. Nous n’avons ni assez de moyens humains, ni assez de temps ni assez de matériel. Les enfants sont mis à l’écart, ils ne sont pas reçus comme ils le devraient. Parfois, on arrive à 20-25 enfants pour un adulte, alors que le seuil légal c’est 18. C’est juste pas possible.
Malgré ces conditions, arrivez-vous à mettre en place les activités ?
Oui, mais pas pour tous les enfants. Parfois, nous sommes obligés de les laisser en temps libre dans la cour de récréation pendant 1h30. Ou si nous faisons des activités, ça ne dure que 30-40 minutes. Sur 15 enfants, il y en a 9 qui regardent.
Comment peut-on régler ce problème ?
D’abord il nous faut du temps de réunion rémunéré. Du temps où l’on se retrouve entre animateurs pour préparer les activités. C’est aussi nous donner des moyens humains donc plus d’animateurs. Mais aussi davantage de matériel : aujourd’hui on a juste une petite malle avec des feutres et des crayons de couleur, c’est inadmissible.
Vous savez néanmoins que la mairie consacre déjà 2,5 millions d’euros à cette réforme des rythmes scolaires et que dans le contexte actuel elle ne peut pas faire plus ?
On s’en doute. On ne juge pas, on constate. Depuis deux semaines, j’ai parfois limite l’impression d’être dans un cadre maltraitant pour l’enfant. Ils ont voulu une organisation différente de l’an dernier, ok. Mais ce n’est pas adapté, les enfants ne s’y retrouvent pas. Peu importe que le budget ait déjà augmenté, il nous faut plus de moyens si nous voulons faire quelque chose d’utile pour les enfants. C’est un travail qui nous tient à coeur : on aime les écoles dans lesquelles on travaille, on aime les enfants et nous voulons pouvoir leur proposer des activités de qualité, ce qui leur a été promis au départ.
recueillis par Olivier COLLET