Méga bassines, éoliennes, panneaux solaires : ce que pense le nouveau président de la Chambre d’Agriculture d’Indre-et-Loire

La FNSEA n’est plus aux commandes de la Chambre d’Agriculture d’Indre-et-Loire. Pour la première fois, le syndicat agricole N°1 en France cède les rênes de la présidence locale à la Coordination Rurale qui a remporté près de 40% des voix des exploitants lors de l’élection de février. Ce n’est donc plus Henri Frémont mais Bruno Bois l’homme fort et le porte-voix des professionnels de la terre dans le département.

Eleveur de vaches charolaises pour la viande et cultivateur de céréales, l’homme de 55 ans est un militant historique du mouvement aux bonnets jaunes qu’il a rejoint dès son installation en 1992. Basé à l’extrême Sud de l’Indre-et-Loire, à Tournon-Saint-Pierre, il possède 130 hectares de terres sur lesquelles il travaille seul.

Malgré les étiquettes qui rapprochent son syndicat de l’extrême droite, le nouveau président de la Chambre d’Agriculture se définit comme « apolitique », voulant prouver son ouverture par l’intégration de syndicats concurrents dans le bureau de l’institution, notamment un poste offert à la Confédération Paysanne, classé à gauche. Parmi ses grands dossiers : relever le challenge du renouvellement des exploitations après un départ en retraite ou « reprendre en main Ferme Expo », le grand salon de l’agriculture régional organisé en novembre au Parc Expo de Tours.

Pas question de le supprimer, mais par exemple de faire des économies sur la logistique ou d’impliquer plus franchement les organisations syndicales agricoles (y compris la FNSEA). 

Bruno Bois a par ailleurs des avis bien tranchés sur la question de la gestion de l’eau. Chez lui, il peut irriguer mais il sait que de nombreux collègues ont souffert des sécheresses de 2022 ou 2023. « Il y a un travail à faire sur les rivières. Nous contestons les mesures de restriction de volumes prélevés notamment dans la Vallée de la Creuse » dit-il à l’adresse de la préfecture qui prend chaque été des restrictions d’usage de l’eau en période estivale.

Ainsi, le nouveau président de la Chambre d’Agriculture ne serait pas contre l’implantation de bassines de rétention d’eau dans le département, ou de « réserves » comme il les appelle. Sachant le sujet sensible (avec risque de manifestations et de recours pour bloquer les projets), il tente de s’éviter la fronde des écologistes sur le sujet :

« Je suis favorable au stockage des eaux des eaux de ruissellement mais pas au pompage des nappes phréatiques. L’enjeu c’est que l’eau aille dans les nappes plutôt qu’elle s’évacuer dans les fossés, dans les rivières puis dans la mer où il faudrait la dé-saler en cas de besoin. »

L’autre enjeu est celui des énergies renouvelables, avec les multiples projets d’installations d’éoliennes ou de fermes solaires, parfois sur des terrains agricoles. « Les gens redoutent que l’on transforme des terres agricoles pour cela » relaie Bruno Bois, qui n’est pas contre les installations mixtes (énergie + agriculture) mais demande à ce que la Chambre d’Agriculture ait « une position claire sur tous les projets. » « Il y en aura à maintenir et d’autres à retoquer » prévient-il. Son interview complète est à découvrir sur 37 degrés.

Olivier Collet

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