Non, Tours n’est pas la 2e ville de France avec la plus forte concentration de restaurants étoilés

Il faut se méfier des études qui sortent à tout bout de champ. Certaines sont sérieuses, et menées à partir d’éléments chiffrés objectifs, voire des enquêtes de terrain. C’est le cas pour le recensement annuel de l’INSEE dont découlent tout un tas de bilans statistiques (sur l’emploi, le logement ou le cadre de vie). Il existe également des enquêtes fouillées menées par certains médias comme les classements d’hôpitaux ou certains dossiers sur l’immobilier.

Et puis il y a des études qui sont surtout là pour faire le buzz, ou à qui on peut faire dire n’importe tout et son contraire. Récemment à Tours, on a beaucoup parlé d’une enquête de la marque de GPS TomTom sur les bouchons : alors que le maire de Tours et son équipe ont voulu retenir qu’on vivait « dans la grande ville de France avec le moins de bouchons » les oppositions ont retenu la hausse des ralentissement et du temps passé à touche-touche. Bref, tout le monde s’arrange avec les données pour les tourner à sa sauce.

Au moment de la Saint-Valentin, une autre « étude » d’une application de rencontres listait les spots prétendument préférés des célibataires qui se trouvent être, en gros, les lieux les plus fréquentés de la ville (Place Plumereau, cinémas, bowlings), le tout sans aucune donnée chiffrée. Le but était uniquement de tenter d’obtenir des citations dans la presse à peu de frais (c’est toujours bon pour l’image de marque).

Pire encore, les études qui risquent d’induire en erreur. Celle arrivée dans notre boîte mail ce mardi 18 février est un modèle du genre. Réalisée par le logiciel de paiement SumUp, elle affirme sans sourciller que Tours est « en seconde position derrière Paris pour son nombre de restaurants étoilés« . En gros, il est écrit que la ville possède 2,8 restaurants étoilés pour 10 000 habitants, quand on on 4 à Paris (129 tables distinguées pour 2,1 millions de personnes).

Capture d’écran du communiqué de presse.

Cette déduction est tout simplement fausse car Tours ne compte à ce jour aucun restaurant étoilé au guide Michelin. L’Indre-et-Loire en recense 6 (à Fondettes, Montbazon, Saché, Azay-le-Rideau, Loches et Chargé) mais aucun dans la capitale du département. L’Opidom est dans Tours Métropole, mais pas à Tours. Le dernier restaurant étoilé sur le territoire de la ville-préfecture c’était La Roche Le Roy, qui a perdu sa distinction au moment du départ de son chef historique (son successeur Maximilien Bridier est candidat pour en récupérer une).

Si on veut évaluer le ratio étoiles / habitants pour la Touraine, il ne faut donc pas faire le calcul sur 137 000 habitants mais sur 616 000, soit la population totale de l’Indre-et-Loire. Et là, bizarrement, on recule dans le classement. Par exemple on se fait surpasser par le Loir-et-Cher : 328 000 habitants pour 6 tables avec une étoile. Et pour le coup, il y en a 2 à Blois (46 000 habitants).

Cela dit, même sans étoiles Michelin, Tours reste une place forte de la gastronomie avec des dizaines d’adresses recommandables, dont plusieurs cités dans le guide rouge du fabricant de pneus, sans compter celles qui figurent dans le Fooding, le Gault et Millaut ou Le Petit Futé. Il y a donc de quoi se régaler, mais attention aux raccourcis abusifs.

La prochaine sélection des restaurants étoilés au Guide Michelin sera, elle, annoncée en mars depuis Metz, un an après la cérémonie organisée au palais des Congrès Vinci de Tours.

Précision : à la suite de notre article, SumUp a reconnu un argumentaire qui manquait de précision, arguant parler des restaurants facilement accessibles depuis une grande ville. Mais dans ce cas, il aurait aussi fallu ajouter par exemple ceux du Loir-et-Cher, parfois situés à distance comparable de Tours que Arbore et Sens à Loches…

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