Quel est le point commun entre un canard jaune géant, une trancheuse à jambon et des présentoirs de lunettes ? A priori les trois ne vont pas ensemble. Pourtant on peut tous les voir dans le nouveau magasin Edgard de Tours. Né Rue Nationale en 2001, l’opticien haut de gamme vient de déménager dans les anciens locaux du magasin Blanchet Dhuismes, Rue Marceau, à quelques dizaines de mètres de la boutique qu’elle occupait depuis 2013. L’occasion de passer d’une surface de 120 à 600m² et surtout de déployer un nouveau concept.
« On allait vouloir changer de locaux et on a saisi une opportunité » commente Julien Quesnel qui chapeaute le projet et qui est à l’initiative de l’intégration d’un café en plein milieu de la surface de vente. « J’ai toujours rêvé d’ouvrir un café ou un restaurant » confesse l’entrepreneur qui réalise donc un de ses rêves tout en s’offrant un concept inédit à Tours. « Je trouve que cela correspond bien à ma manière d’appréhender les choses, d’accueillir la clientèle comme à la maison, partager un moment convivial et sympathique. »
Ce qu’il faut préciser c’est que ce café est 100% gratuit. Expresso, thé ou planches apéro : ici tout est gratuit. La seule condition : être dans le fichier client Edgard. « On peut venir même si on n’a pas besoin de lunettes » assure Julien Quesnel. Il est alors possible de profiter des tables façon bistrot pour télétravailler, ou de s’installer dans le patio-terrasse les jours de beau temps. Au-delà de ça, la marque a imaginé sa nouvelle base comme un showroom hyper design avec œuvres d’art, affiches et objets de collection pour mettre en scène ses produits et donner de la couleur aux rayonnages.
Conçu par l’architecte parisienne Marine Bonnefoy, l’espace se veut « chaleureux, intime, feutré, contemporain » : « Notre souhait c’était de moderniser notre concept, prendre un temps d’avance sur le milieu de l’optique » assure le responsable qui dirige une équipe de 26 personnes, « et bientôt 30 » (il y avait 21 membres du personnel dans le magasin précédent).
Même si la direction prise est clairement premium, et qu’une bonne partie de la clientèle d’Edgard a de bons moyens, (certains se déplacent de Paris jusqu’à Tours pour leurs lunettes), la marque profite de sa nouvelle boutique pour tenter d’élargir son public : « On se bat pour pouvoir équiper tout type de clientèle. Nos montures démarrent à 170€ et nous avons environ 400 références en entrée de gamme » indique Julien Quesnel. Des produits issus d’une vingtaine de marques comme Moscot ou Cutler, que des lunetiers professionnels, hormis la maison Céline. Un choix exigeant, volontairement en dehors des modes mainstream mais pas de la tendance :
« On axe sur la créativité. Nos lunetiers ont de vrais bureaux de designers. Ils travaillent les formes, les couleurs, la technicité, des choses plus créatives. »
Ainsi, Edgard va jusqu’à dénicher des marques japonaises, ou certaines références inédites en région Centre-Val de Loire. « Avec la nouvelle boutique on a grossi notre stock » commente Julien Quesnel qui a aussi aménagé une pièce haute technologie pour permettre au public de visualiser en un clin d’œil l’effet de la nouvelle correction sur sa vue avant la mise en production.
Pour le contrôle de la vue, certains équipements « pourraient rendre jaloux les ophtalmos » sourit le responsable d’Edgard qui souligne par ailleurs travailler en étroite collaboration avec les professionnels de la vue. Même si c’est dur d’avoir des rendez-vous à Tours, toute personne avec une ordonnance de lunettes de plus de 3 ans sera redirigée vers un cabinet avant une commande :
« Nous ne sommes pas médecins, c’est important que les gens ne sortent pas du système classique. »
D’ailleurs, comme la plupart des enseignes tourangelles, la société ne dispose pas de département spécifique adapté à la basse vision.
Edgard dit néanmoins collaborer avec du personnel chevronné, tant pour le choix des montures que le montage des verres, réalisé sur place (avec 100% de produits du verrier Essilor). L’enseigne fait aussi de son magasin tourangeau un laboratoire de nouvelles techniques (comme les verres pouvant réduire le développement de la myopie chez les enfants) ainsi qu’un pôle de formation. Il est tout simplement impossible d’ouvrir un magasin du groupe sans avoir au moins 2 ans d’ancienneté dans l’entreprise et être passé par le siège de la Rue Marceau.
Cela n’empêche pas Edgar d’être implantée dans 17 villes de France, et de ne pas exclure un développement futur à l’étranger.
Olivier Collet
Première publication de cet article le 26 septembre 2024.