Passer du militantisme écolo à l’action concrète. Voilà le crédo de Cha Bougeard, créateur de l’entreprise Poney Fringant qui vient d’ouvrir à Tours. Impliqué dans la lutte pour la préservation de l’environnement, ce cycliste convaincu a choisi de devenir réparateur vélo à son compte pour faciliter la vie des cyclistes du cœur de l’agglomération. « J’avais envie de faire quelque chose de mes mains » résume-t-il. Basé près du Carrefour de Verdun, il se déplace partout sur Tours-Centre, La Riche ou St-Pierre-des-Corps.
Selon lui, son service est une alternative aux délais parfois très longs des vélocistes ayant une boutique. « Comme je viens de démarrer, je peux venir très rapidement. » Il suggère par exemple d’intervenir directement sur le lieu de travail de sa clientèle pour qu’on puisse rentrer à la maison en pédalant après une avarie subie sur le trajet matinal.
Formé au CFA de Joué-lès-Tours, le jeune homme de 25 ans a commencé sa carrière dans l’entreprise Veloop, spécialisée dans le reconditionnement de vélos d’occasion. Inspiré par ce que font d’autres structures locales comme La Ptite Boucle ou Les Vers de Tours, il a installé son atelier dans un vélo cargo rose pétant, réalisé autour du cadre d’un ancien VTT. La caisse de 270 litres lui permet d’avoir tout le matériel nécessaire aux révisions ou réparations de base, « et je commande des pièces en plus si nécessaire. »
La particularité de Poney Fringant, c’est sa grille tarifaire : 3 prix différents pour une même prestation. Par exemple, de 30 à 60€ la révision de vélo. Explication : Cha Bougeard veut s’adapter aux revenus de ses clients. « Je viens du milieu associatif où il y a souvent la culture du prix libre. Je trouve ça très juste et j’avais envie de me le réapproprier un peu. Ça me semblait important de proposer un service de qualité accessible » souligne-t-il. Après avoir pris conseil auprès d’un autre professionnel en Bretagne, il s’est donc lancé.
Le tarif le plus bas est proposé pour les personnes ayant moins de 1 500€ nets par mois, le prix médian pour celles touchant 1 500 à 2 200€ mensuels et le tarif solidaire pour celles qui ont davantage de moyens. Cependant, le réparateur ne demande aucun justificatif. « Je ne suis pas habilité pour juger si les gens sont en galère » insiste-t-il. C’est donc les clients qui choisissent. Sachant qu’il fait de la marge dans tous les cas : « Je ne me mets pas en danger » précise-t-il.
Et même si son activité vient tout juste de démarrer, pour l’instant, on lui paye essentiellement ses prestations au montant de base ou avec la formule solidaire. A noter que Cha Bougeard se rend également sur des marchés, le mardi Boulevard Heurteloup ou le mercredi aux Halles.
Olivier Collet
