Vendredi 15 novembre, le maire de Tours et le député écologiste de la ville Charles Fournier ont participé à une action de communication contre le projet de budget 2025 en cours d’examen par le Parlement. Leur objectif : dénoncer les conséquences des plans du gouvernement sur les finances des collectivités locales. Ainsi, la mairie de Tours pourrait perdre 7 millions d’€ en 2025.
Pour que la population se rende compte de l’impact, la municipalité a déployé une grande banderole sur l’Hôtel de Ville, suggérant ironiquement à la population de choisir une solution pour faire des économies entre la suppression des subventions aux associations ou le démantèlement de la police municipale.
Cette initiative n’a pas été très appréciée par l’opposition. Rapidement, la droite tourangelle a ironisé, suggérant par exemple au maire de Tours de plutôt tailler dans les dépenses dédiées à la réorganisation de la circulation ou à réduire son recours à des cabinets de conseil. Le parti Renaissance – dont est issu le président Emmanuel Macron – va lui encore plus loin, saisissant le préfet d’Indre-et-Loire pour exiger le retrait de la banderole.
Selon lui, cet affichage est anticonstitutionnel au nom de la neutralité imposée aux services publics. Pour cela, il s’appuie sur un arrêté du Conseil d’Etat daté de 2005. Même si la législation impose à la mairie de retirer sa bâche, l’initiative aura tout de même porté ses fruits puisqu’elle est affichée aux yeux de tout le monde depuis déjà 3 jours, et pourrait encore le rester un peu.
On précisera tout de même que Tours n’est pas la seule collectivité tourangelle à s’insurger contre les coupes budgétaires programmées par l’Etat en 2025. Même si il n’y a pas eu un affichage aussi massif, le Conseil Départemental ou la ville de Joué-lès-Tours ont également fait part de leur inquiétude sur le sujet.
Par ailleurs, concernant l’interdiction théorique de messages à caractère politique sur les bâtiments publics, on notera que Renaissance ne s’était pas ému de l’accrochage d’un drapeau ukrainien contre la guerre depuis 2022. Pas plus de critiques pour son remplacement par le drapeau de la Paix il y a quelques semaines, alors que cela pourrait – d’une certaine manière – être interprété comme un message politique ou philosophique.
