[En vitrine] Eau de vie de bière, terrine de géline : une épicerie locavore rue Giraudeau

Et aussi des olives du Péloponnèse.

Il est 11h du matin mais l’épicier débouche la petite fiole de gin du berry pour nous faire sentir. « Dedans, il y a 15 plantes aromatiques ajoutées avant la troisième distillation » commente François Bonhomme. Qu’on soit amateur de spiritueux ou non, c’est vrai qu’il a une odeur saisissante.

Diplômé d’histoire géographie, globe trotter bon vivant, c’est à l’étranger que François Bonhomme s’est rendu compte que lui et ses papilles avaient une véritable identité ligérienne. Un rillon et un bon chenin sont encore plus appréciés lorsqu’ils sont dégustés après un voyage à Dublin. Un amour pour les traditions de Touraine qui lui vient également de ses ancêtres. Petit, il se souvient avec nostalgie qu’il jouait dans le grenier de sa grand-mère et retrouvait des chromos de l’épicerie familiale. Rue des Halles, son arrière arrière grand-père a tenu à partir de 1867 l’épicerie « G.Dejault et Cie » devenue Chocolaterie par la suite. 

Après plusieurs expériences dans le domaine en Touraine (notamment à la Balade Gourmande Place du Grand Marché), François Bonhomme a pu ouvrir sa propre échoppe en juin dernier. « On a commencé un peu précipitamment à cause du confinement, mais l’idée est de faire ici un lieu de dégustation et de découverte des trésors de notre région. » Rillettes de poissons de Loire, terrine de géline de Touraine, pigeon de Racan… Les étals de mets et vins sont sélectionnés avec soin par cet amoureux du terroir. Membre de l’Union pour les Ressources Génétiques du Centre-Val de Loire (URGC) et organisateur de dégustations commentées à la Villa Rabelais, il regorge de connaissances et se fera un plaisir de conseiller selon les envies.


François Bonhomme explique avec passion l’histoire de chaque bouteille entreposée sur les étagères. Le fondateur de l’épicerie a mis l’accent sur les cépages rares. Grolleau, pineau d’Aunis, Fié gris, Orbois sont peu connus et pour cause : peu d’hectares de ces vignes sont cultivés dans la région aujourd’hui.

« Ces cépages étaient nombreux jusqu’à la fin du XIXe siècle, date à partir de laquelle le secteur viti-vinicole a connu plusieurs crises laissant à l’abandon nombre d’entre eux »

Attaché à ce terroir, il n’hésite pas à aller convaincre les vignerons qui ont des vieliles vignes et qui souhaitent s’en débarrasser d’en faire une cuvée spéciale. Pour celles et ceux qui ne boivent pas d’alcool, le gérant a également tout prévu. « Il y a du jus de raisin à base de cépage rare. Ici du Chenin, plus clair, là du Gammay et enfin du Grolleau. »


Les prix sont abordables pour des vins aux cépages rares. Une bouteille de Fié Gris est vendu 8,80€, une bouteille de Tressalier 13,50€. Cette petite épicerie avec le portrait du Gustave Dejault en devanture, au 74 Rue Giraudeau, n’a pas fini de faire parler d’elle. François Bonhomme a d’ores et déjà réussi à convaincre une quinzaine de restaurateurs et profite du marché de la place pour fidéliser sa clientèle. 

Léa Péruchon

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