Etudes de médecine : Tours oubliée de la réforme du numerus clausus ?

Le président de la région Centre-Val de Loire est très agacé.

En février, nous interrogions le doyen de la fac de médecine de Tours au sujet du numerus clausus. Face au manque de médecins, le gouvernement souhaite voir plus d’étudiants admis en deuxième année, et donc à terme de jeunes diplômés. « C’est bien de pouvoir se donner de la marge et nuancer un peu le nombre d’étudiants qui entrent dans les études sans être coincé à l’unité près. A Tours, nous pouvons accepter 255 jeunes (pour 1 500 élèves en 1ère année, ndlr). On est susceptible de laisser le 256ème alors que quand on le rencontre et que l’on discute de son projet il a toutes les qualités pour devenir un bon médecin » nous disait Patrice Diot.

La fac comptait donc sur le ministère de la santé pour voir le numerus clausus relevé. Raté. Dans un communiqué publié vendredi, le président de la région Centre-Val de Loire François Bonneau s’offusque que la région ne soit pas concernée par le dispositif : « il est impensable que la région qui subit à la fois l’un des plus faible taux de places en étude de médecine et la plus violente réalité de la désertification médicale soit exclue de toute augmentation du numerus clausus ! » écrit-il dans un courrier adressé au 1er ministre Edouard Philippe, d’autant que le nombre de places progresse de 13% au niveau national.

A noter tout de même que le numerus clausus n’est pas la seule solution pour avoir plus de médecins dans la région. Déjà parce qu’il faut dix ans pour les former, mais aussi parce que beaucoup d’entre eux ne restent pas après leurs études comme le notait Patrice Diot dans notre interview cet hiver.

Le Conseil Economique, Social et Environemental de la région (CESER) a également réagi : « En décidant d’exclure la région Centre-Val de Loire de l’augmentation du numérus clausus, le gouvernement et les autorités nationales et régionales de santé prennent aujourd’hui une décision lourde de conséquences qui continue d’aggraver l’inégalité constitutionnelle. Le Président du CESER, Éric Chevée, abordera ces questions avec le nouveau Directeur de l’Agence Régionale de Santé, lors d’une réunion prévue dans les prochains jours. » Le CESER plaide également pour des états généraux de la santé à l’échelle régionale.

L’Université de Tours a officiellement réagit à cette polémique ce lundi après-midi par la voix de Patrice Diot :

« L’arrêté du 21 avril (…) a été mal compris et ont fait l’objet d’interprétations erronées (…). L’apparente augmentation de 13% au niveau national est liée essentiellement à des ajustements techniques, comme l’expérimentation en cours à Brest et Paris de 2 années en 1 en PACES. Cette année, les doyens de médecine et les agences régionales de santé n’ont pas été interrogés sur ce sujet, car il a été décidé de figer nationalement les numerus clausus pour attendre que la réforme de la PACES soit mise en place. Cette réforme nécessaire doit permettre aux universités une adaptation intelligente et pertinente pour leurs territoires (…).

L’enjeu pour la région Centre-Val de Loire, (…) est d’ouvrir davantage notre cursus à des bacheliers plus diversifiés que notre écrasante majorité de lycéens et lycéennes bac S mention très bien ou bien, provenant principalement des 3 départements le long de la Loire. Augmenter le nombre d’étudiants entrant dans les études de médecine dans notre région ne peut avoir de sens que si on réduit les fuites en fin de deuxième cycle, en 6ème année (…) et que si on aligne le nombre des internes avec le nombre d’étudiants de premier et deuxième cycle (…) Nous allons tout faire cette année, en lien avec l’ARS, pour obtenir 259 postes d’internes (notre numerus clausus est de 255). Certains de ces internes seront médecins 3 ans plus tard, et susceptibles de s’installer immédiatement si notre région sait les fidéliser. (…)

Nous allons aussi continuer detout faire pour obtenir des renforts en enseignants car notre faculté est également historiquement sous-dotée. »

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