UberEats à Tours : déjà une cinquantaine de livreurs à vélo

L’application de livraison de repas vient concurrencer Deliveroo et AlloResto.

Depuis quelques mois, on croise souvent les cyclistes pressés de Deliveroo dans les rues du centre de Tours : impossible de les rater avec leur grand sac à dos bleu-vert contenant des plats préparés dans des restaurants, et livrés en moins de 30 minutes aux internautes.

Depuis ce jeudi 26 octobre, la célèbre marque anglaise a un nouveau concurrent : UberEats. Déclinaison de la célèbre application de chauffeurs privés Uber (pour l’instant inexistante en Touraine) elle ouvre ici sa 16ème plateforme française et explique s’installer dans la ville pour capter sa clientèle étudiante mais aussi… parce que ses concurrents sont déjà là.

Une course à 3€50 minimum et jusqu’à 7€40 si le client est loin

Accessible avec un smartphone, l’appli UberEats garantit une livraison en 30 minutes et même 20 minutes pour les commandes passées chez McDonald’s. « Depuis quelques semaines nous menons des sessions d’information auprès de candidats potentiels prêts à assurer les courses en vélo » explique Julien Proust, responsable de l’application dans le Grand Ouest. D’après lui, une cinquantaine de personnes sont d’ores et déjà opérationnelles, « dont une majorité d’étudiants. » Tous doivent démontrer que leur casier judiciaire est vierge et prouver leur majorité (même si ailleurs certains ont détourné cette obligation). A noter que certains trouveront sans doute la combine pour bosser sur les deux plateformes. Du coup, on estime que Tours rassemble environ 80 coursiers.

Placés sous le statut d’auto entrepreneurs, tous doivent utiliser leur propre vélo et se voient fournir un sac par l’entreprise. L’assurance est aussi à leurs frais. Payés à la course, ils touchent au moins 3€50 chez UberEats + 1€30 par kilomètre parcouru (sachant que les livraisons se font toujours dans un rayon de 3km autour du restaurant). « Au-delà, nous mettons régulièrement en place des primes bonus afin d’inciter les livreurs à se connecter au bon endroit au bon moment » ajoute Julien Proust. Par exemple, l’application peut leur proposer des courses à 12€ garantis, quoi qu’il arrive.

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Le représentant de la marque l’assure : la plupart des coursiers font ça pour un complément d’activité, « et on vérifie qu’ils ne se connectent pas trop. On envoie des rappels s’ils le font trop longtemps mais ils sont parfaitement indépendants. » Autrement dit, le but est surtout d’avoir toujours du monde disponible pour les clients, quitte à faire de nombreuses heures… Le statut d’auto entrepreneur décharge aussi la firme de la plupart des obligations habituelles d’un employeur envers un salarié.

A Tours, une quinzaine de restaurants proposent des plats via UberEats. Pour eux, c’est surtout un bon moyen de communication, pas vraiment un outil rentable : Uber demande un droit d’entrée compris entre 100 et 400€ pour les référencer et prend une commission de 30%. Deliveroo gonfle également les prix de la carte. Julien Proust justifie le procédé ainsi : « un restaurant qui veut développer sa propre flotte de livraison cela représente des coûts colossaux. Là on garantit une expertise logistique et technologique. » Objectif affiché : quadriller au plus vite un maximum de quartiers car, pour l’instant, seuls les clients du centre-ville qui ont la flemme de se déplacer au restau peuvent profiter du service.

Un support de com’ pour les restaurateurs, mais des marges colossales

Du côté des professionnels, on trouve surtout des marques de burgers, des pizzerias ou des enseignes asiatiques… Ceux que nous avons interrogés voient principalement l’arrivée de ces applis comme un moyen d’accélérer leur activité : « pour nous c’est un super support de com’ car ils ont de gros moyens mais au point de vue commercial c’est lourd, ils prennent une grosse marge derrière » explique par exemple Charles Fourcaulx au Café Marcel (Place Plume).

Présent sur Deliveroo, le restaurateur devrait prochainement être sur UberEats : « je ne le fais pas pour gagner des sous mais pour me faire connaître. Et puis ce genre de service c’est l’avenir. » Est-ce que les commandes se gèrent facilement ? « Quand la cuisine produit pour 100 personnes en terrasse on peut faire à manger pour 103. Et puis on peut toujours se mettre en pause ou indiquer que la livraison sera plus longue. » Alors qu’il ne faisait jusqu’ici à manger que le midi, il proposera aussi ses plats le soir dès le 1er novembre, notamment pour capter cette clientèle très connectée et la fidéliser. Il réfléchit aussi à proposer son brunch dominical en livraison.

Non loin de là, Rue de la Rôtisserie, Antoine Facon a ouvert l’Authentique Fast Good depuis 8 mois et il est déjà présent sur les deux plateformes en ligne : « Deliveroo ça représente 10 à 30 commandes par jour. Et j’ai eu ma première commande UberEats dès ce midi, le premier jour. Parfois je ne peux pas tout assurer et j’en refuse. » Lui aussi, il se sert surtout de ce levier pour décoller : « la marge est trop importante pour gagner de l’argent mais c’est bon pour la visibilité. Beaucoup de clients découvrent avec l’appli et reviennent ensuite sur place pour profiter de tarifs plus avantageux, sans les frais de livraison. » Les ventes étant limitées dans un rayon de 3km, il voit ça comme un bon moyen de séduire une clientèle locale avant, peut-être, de ne vendre qu’en direct une fois sa notoriété assurée.

Olivier Collet

Nous avons contacté Deliveroo et AlloResto pour faire un bilan de leur activité à Tours, les deux marques n’avaient pas donné suite au moment de la publication de cet article.

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