Le sentiment d’un patron de bar de la place après les attentats de Paris.
Vendredi dernier en région parisienne, il y a eu trois équipes de terroristes : une au Bataclan, une au Stade de France et une qui a sillonné les 10ème et 11ème arrondissements de Paris en tirant à la kalachnikov sur les clients installés en terrasse. Très vite on a entendu deux sons de cloche : ceux qui désormais craignaient de boire un verre ou manger au grand air et ceux qui ne comptaient surtout pas changer leurs habitudes, comme un air de défi et tout simplement parce qu’ils aiment ça. D’ailleurs, sur les réseaux sociaux, on a vu poindre un mouvement invitant tout le monde à aller dans les bars dès ce mardi soir. A Tours, il semble qu’ils n’aient pas attendu ce cri de ralliement…
Ce mardi, c’est surtout à cause de la pluie que la Place Plum’ est calme. Mais derrière son comptoir au Café Marcel, Charles Fourcaulx l’assure : il y a toujours autant de monde. « Samedi, les gens sont venus nombreux pour manger ou boire un verre même si c’était un peu plus calme que d’habitude, en particulier le soir. » Car étudiants, familles ou bandes de potes ont évidemment les attentats en tête : « j’ai parlé avec pas mal d’habitués derrière le comptoir, ils sont préoccupés notamment ceux qui connaissent Paris et ont l’habitude d’y aller. Mais ici, à Tours, ils n’ont pas peur. Ils réservent ce sentiment à la capitale. C’est en tout cas l’impression que j’en ai. »
En tant que cafetier, Charles s’identifie évidemment à ses confrères parisiens : »On n’ose même pas imaginer qu’une telle chose puisse nous arriver. C’est impensable. » Quelques heures seulement après avoir appris la dramatique nouvelle, il a pourtant bien fallu ouvrir ce week-end : « samedi, j’ai réuni l’équipe et on a fait une bouffe tous ensemble pour se réconforter, se donner du baume au coeur. La vie continue, on n’a pas le choix : ce qu’ils voudraient ces terroristes c’est que l’on reste chez-nous. Alors il faut qu’on sorte, qu’on fasse notre vie ! » Et conserver la réputation si festive des soirées tourangelles.
Olivier COLLET