Association nationale implantée en Touraine, elle recherche des familles d’accueil pour des jeunes étranges venus perfectionner leur français. Témoignages.
Le Tourangeau aime se féliciter d’une rumeur locale : que c’est ici, sur les terres de Rabelais, que l’on parle le mieux le français. En tout cas les jeunes d’Europe et du monde courtisent le Val de Loire pour venir s’y établir quelques semaines voire quelques mois afin d’apprendre ou perfectionner leur maîtrise de notre langue. Parmi les nombreux organismes qui les y aident (on pense par exemple au programme européen Erasmus), il y a une association nationale, bien implantée en Centre-Val de Loire : YFU.
Ce samedi, pour la première fois, elle disposait d’un stand à la Fête de l’Europe organisée au Jardin des Prébendes de Tours, façon pour elle de tenter de se faire connaître un peu plus auprès du public. Pour cela, Julian – stagiaire – était accompagné de deux ambassadrices de 17 ans chacune : Lotta la Finlandaise et Rahma l’Indonésienne. Arrivées en France à la fin de l’été 2014, elles sont scolarisées au lycée (la première à Angers, la seconde à Jean Monnet à Joué) et y suivent les cours comme n’importe quel élève, en attendant de retourner dans leur pays fin juin pour y passer leur bac l’année prochaine.
Avant de venir, elles ne connaissaient pas un mot de français
Maîtrisant très bien la langue – et avec un accent très atténué – les deux ados étonnent lorsqu’elles avouent qu’avant de poser le pied sur notre sol elles n’y connaissaient rien. Du tout. Et elles n’ont pas eu de cours de français à proprement parler. Immergées dans leur famille et leur établissement, elles se sont débrouillées pour comprendre puis parler. Une plongée dans le grand bain poussée à l’extrême puisque les contacts avec leurs familles sont réduits au strict minimum : une conversation mensuelle par Skype au grand maximuim, c’est une des règles imposée par l’association.
Nourries et logées par les familles, les deux lycéennes ont cependant financé en grande partie leur voyage – d’ailleurs l’association se finance essentiellement avec l’argent des familles qu’elle fait partir. Venues pour s’offrir une belle ligne sur leur futur CV (même si elles ignorent ce qu’elles veulent faire de leur vie), Lotta et Rahma avouent être un peu tristes à l’idée de s’envoler dans quelques semaines mais ne comptent pas briser les liens de sitôt avec la France : la famille d’accueil de Rahma a ainsi promis de venir la voir en Indonésie.
Des histoires comme celles-ci, YFU en fait naître plusieurs dizaines chaque année. En faisant venir des étrangers en France ou en envoyant des français à l’étranger (Brésil, Chili, Ghana, Lettonie…). Centré sur les 15-18 ans, son programme peut aussi concerner des jeunes jusqu’à 25 ans, notamment pour des missions de bénévolat. Comprenant environ 5 salariés et presque autant de stagiaires (sans compter les bénévoles), la structure passe une grande part de son temps à rechercher des familles d’accueil françaises, démarche indispensable avant de garantir un voyage. 5 jeunes Américains, attendus dans les prochaines semaines pour un court séjour, sont ainsi en attente d’hébergement en Touraine. Ca pourrait vous intéresser ?
Olivier COLLET
