Entreprises et associations main dans la main pour réaliser des projets caritatifs

C’est en tout cas ce qu’espère une start-up tourangelle qui vient de lancer son site web et de lever 1 million d’euros.

Depuis la pépinière du Sanitas à Tours où sont installés ses bureaux, Stéphanie Piot a ses chiffres bien en main : « 84% des Français sont agacés par la publicité, seuls 0,1% des internautes cliquent sur les bannières publicitaires » mais aussi « 13 millions de Français sont bénévoles dans une association dont 500 000 en Centre-Val de Loire. » Quel est le rapport entre ces deux affirmations ? Le nouveau projet entrepreneurial de cette femme de 40 ans : D-Clics (page Facebook à consulter ici), un site web par le biais duquel les entreprises peuvent communiquer d’une manière différente en soutenant des projets associatifs. Objectif affiché : une publicité moins intrusive et un budget communication réinvesti dans des projets caritatifs.

Ca fait 3 ans que Stéphanie Piot travaille au développement de sa start-up, et quelques jours que son activité est officiellement lancée en Indre-et-Loire avant un développement sur l’ensemble du pays prévu pour le mois de juin. Avec 4 autres personnes dans l’équipe, un objectif de 10 salariés à court terme et un million d’euros de fonds levés, D-Clics part sur un pari ambitieux et s’aventure sur le terrain glissant et sans cesse en mutation des réseaux sociaux et de la publicité avec un concept singulier qui repose sur un investissement partagé entre entreprises, associations et internautes (des « clicoeurs »), les trois ayant besoin de s’impliquer pour que la mayonnaise prenne.

En fait, D-Clics, c’est un mécénat de nouvelle génération. Sur le site, et moyennant un abonnement de 18€ par an, les associations peuvent proposer des projets pour lesquels elles ont besoin de financements (à partir de 500€) et l’équipe se charge ensuite de trouver des entreprises intéressées pour les financer (en prélevant une commission pour se rémunérer). Une fois que ça « matche », une campagne est lancée sur une semaine, 15 jours ou un mois, une période au cours de laquelle il faut récolter un maximum de clics pour débloquer les fonds au fur et à mesure. Ainsi, un clic peut rapporter jusqu’à 2€ et un partage de la campagne maximum 3€.

« D’un côté l’entreprise apporte des fonds et de l’autre l’association apporte son réseau » explique Stéphanie Piot. Car évidemment ce mécénat n’est pas désintéressé pour les sociétés clientes de D-Clics. Si elles ne peuvent pas récupérer les coordonnées des internautes, elles peuvent tenter de les transformer en clients, chaque clic étant obligatoirement récompensé par un bon d’achat en magasin ou sur le site marchand de l’annonceur. « On veut créer un nouveau lien avec les entreprises par le biais des projets, lancer un nouvel engagement citoyen » explique la jeune chef d’entreprise soutenue notamment par la Banque Publique d’Investissement.

Quelques jours après son lancement, le concept du site intéresse déjà une quinzaine d’entreprises et une trentaine d’associations sont en train de finaliser les démarches pour présenter leurs projets. Charge ensuite à l’équipe de D-Clics de créer des synergies : « par exemple, un supermarché de Vernou-sur-Brenne va plutôt chercher à soutenir des projets sur Vouvray pour attirer des clients de cette commune et une galerie marchande du nord de Tours va vouloir soutenir un festival organisé sur sa zone » développe Stéphanie Piot.

D-Clics se montre ambitieuse : « on espère lancer 100 campagnes d’ici le mois de juin » annonce la gérante passée par le milieu culturel (la salle Oésia de Notre-Dame-d’Oé ou le Projet 244) et elle-même investie dans le monde associatif via Mille et une pétales, structure venant en aide aux enfants atteints de leucémies à l’hôpital Clocheville de Tours suite au décès d’une cousine atteinte de la maladie. « Il y a 15 ans nous avons commencé à installer des ordinateurs et des webcams dans les chambres stériles pour que les patients puissent rester en contact avec leurs proches. Aujourd’hui nous avons un partenariat avec des chefs ou faisons venir un compteur marionnettiste, tout cela seulement avec des fonds privés » raconte Stéphanie Piot pour préciser son envie de s’investir dans un projet créant du lien entre le monde de l’entreprise et celui des associations à une époque où ces dernières touchent de moins en moins de subventions des pouvoirs publics.

Olivier COLLET

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