Hébergement d’urgence en Touraine : « c’est déjà saturé »

La préfecture et les associations ont fait le point sur le dispositif hivernal.

Le préfet d’Indre-et-Loire Louis Le Franc n’est en fonction dans notre département que depuis quelques mois mais il sait déjà qu’ici, le dispositif d’hébergement d’urgence pour les sans abris l’hiver est « bien organisé », sous-entendu sans doute mieux que dans d’autres départements. Ce qu’il a salué, c’est la bonne coopération entre les associations et des associations avec les autorités. C’est justement pour faire le point sur les différentes capacités d’accueil proposées en Touraine ces prochains mois qu’il avait réuni tous les partenaires en préfecture ce jeudi. Une longue réunion avec la Croix Rouge, Emergences, l’Entr’Aide Ouvrière, le Secours Catholique ou encore les pompiers et la police municipale de Tours.

Au final, on en ressort un chiffre important : 769 places seront proposées au maximum en Indre-et-Loire sur la période hivernale qui débute le 1er novembre et s’achève le 31 mars. Ce chiffre – en lègère augmentation par rapport à 2014 (+35 places) – est par ailleurs presque deux fois supérieur à celui des lits disponibles lorsque les températures sont plus clémentes. Sachant qu’aujourd’hui le taux d’occupation des logements d’urgence est de 223% dans le département.

Le problème c’est donc ça : les services et les différentes structures ont déjà du mal à loger tout le monde avant même la baisse drastique du thermomètre : « en ce moment, chaque jour en moyenne, le numéro de téléphone 115 qui centralise les demandes d’hébergement en Indre-et-Loire dit non à 70 personnes » explique Louis Le Franc. Néanmoins, le représentant de l’Etat l’assure : en cas de plan Grand Froid, des places seront débloquées à La Chambrerie de Tours ou dans des gymnases (comme ce fut le cas l’hiver dernier, avec 32 places supplémentaires à Tours) afin que, là, personne ne soit obligé de rester dehors. Et c’est lui qui a les clefs pour décider de quand faire entrer en vigueur ce dispositif, il n’est pas dépendant d’une norme nationale. A noter une nouveauté : un élargissement des horaires des accueils de jour.

Partenaire important dans cette chaîne de solidarité, l’association Emergences et sa directrice Nathalie Bertrand rôdent leurs équipements : 35 places proposées dans deux accueils de nuit. Un de 25 places pour hommes seuls, femmes seules, couples ou hommes avec chiens à la rue. Et un autre accueil pour dix femmes avec enfants. Tout ça au Sanitas près de la Place St Paul et de la Rotonde. Emergences est du genre à innover puisqu’elle a mis en place l’accueil de nuit avant que la loi ne prévoit. Test réussi aussi pour l’accueill des femmes avec enfant mis en place l’an dernier : « l’objectif c’est aussi de pouvoir héberger le père également et d’avoir un accueil de jour pour que les familles puissent passer la journée ensemble. »

Nathalie Bertrand complète : « on voit un public très marginalisé, avec des chiens, alcoolisé… Mais il faut aussi leur proposer des hébergements, ne pas les oublier. Donc nous allons bien préparer notre équipe. Il faut instaurer un climat de confiance, prendre du temps, avoir un cadre mais qui peut s’adapter, avec un degré de tolérance adapté aux différentes situations. Le plus important c’est les moyens humains. Il y a l’hébergement mais il y a aussi le lien social. On a réussi ça l’an dernier et on a donc depuis 2 personnes qui sont toujours en hébergement. » Pour ces 35 personnes, il y a 3 personnes en sirée à l’association et deux qui restent toute la nuit. Une équipe stable par rapport à l’an dernier.

Olivier COLLET

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