La majorité départementale a présenté ses 74 propositions à un mois du premier tour.
2×37 = 74. Il y a un petit côté symbole à voir que le PS et ses alliés (Modem, PRG…) proposent autant d’idées dans leur programme sous la bannière « #Ma Touraine ». Sans les détailler, Frédéric Thomas – actuel président du Conseil Général candidat à sa réélection sur le canton de Tours Nord – les a résumées et philosophées ce mercredi au cours d’une conférence de presse où il avait fait venir ses soutiens et quelques candidats histoire de bien remplir la toute petite pièce dans laquelle tout ce monde s’entassait.
La première chose sur laquelle l’équipe sortante compte s’appuyer afin d’éviter de perdre le pouvoir départemental comme tout le monde le lui prédit c’est son bilan. Pour le défendre, tous les symboles sont bons comme le classement plaçant la Touraine dans le top 5 des départements à la meilleure qualité de vie. Ou alors ce rapport de la Chambre Régionale des Comptes saluant « la maîtrise des dépenses sociales » de l’Indre-et-Loire, l’une des principales compétences du Conseil Général.
Ensuite, Frédéric Thomas garantit un programme « avec un temps d’avance, qui anticipe les défis » mais il insiste aussi sur le fait que les propositions formulées vont dans la continuité de l’action engagée ces dernières années. Ainsi, il n’y a pas de mesure choc, de projet révolutionnaire : « la droite nous a habitués aux coups d’éclats. Le rôle du conseil général c’est d’accompagner tout au long de la vie et de faire le lien. S’il y a des services publics, il y a une qualité de vie. Et puis le département investit dans le CCC Olivier Debré à Tours, la piscine de Château Renault ou celle d’Amboise, le pôle culturel de Langeais… Ce sont de grands projets, des investissements qui correspondent aux besoins des territoires ».
Une dette maîtrisée mais qui ne baissera pas forcément
Bref, la gauche veut gérer les affaires courantes en arguant qu’il ne sert à rien de faire de grandes promesses intenables, notamment à cause de la situation économique : « en 2008, la dette était de 297 millions d’euros, elle est aujourd’hui de 300 millions. Nous l’avons maîtrisée » lance Frédéric Thomas en direction de ses adversaires leur rappelant que la même dette a augmenté de 100 millions d’euros lorsqu’ils étaient aux affaires. « Les dettes d’aujourd’hui sont les impôts de demain » dit-il encore pour justifier les augmentations qu’il a décidées, y compris récemment, et sur laquelle la droite veut revenir. A ce sujet, il qualifiera d’ailleurs le chef de l’opposition Jean-Gérard Paumier de « Merlin l’Enchanteur » à cause de cette fameuse promesse d’annulation de hausse d’impôt. L’objectif affiché par le PS est donc de continuer sur cette voie : maîtriser la dette autant que possible. La baisser ? « Si on peut, on le fera ». Rien de ferme, donc. « Une gestion fine, pas bling bling » commentera un peu plus tard Pierre Commandeur pour le Modem.
Alors que retenir des projets de cette gauche, « alors que j’attends toujours la première proposition concrète de la droite » (Frédéric Thomas) ? Des idées liées aux compétences actuelles du Conseil Général (éducation, social, tourisme, transport ou culture – pour laquelle « la gauche ne renonce jamais » -…). Tout ça, même si personne ne sait vraiment ce qu’il restera à cette institution ou ce qui lui sera ajouté une fois la réforme territoriale achevée « mais au moins on aura dit ce qu’on veut » plaide le président-candidat. On y trouve par exemple la volonté de garantir la présence d’une sage-femme et de 6 puéricultrices pour 1 500 naissances, la création de nouveaux modes d’accueils de jeunes enfants en horaires décalés ou pour ceux qui sont handicapés, 50 millions d’investissements pour 8 collèges d’ici 2020 (Esvres, Château-la-Vallière…), un prix unique pour la cantine des collégiens, envoyer chacun d’eux dans un autre pays d’Europe, 1200 logements pour les jeunes, 150€ mensuels de bourse pour 1 800 jeunes désirant se former ou leur offrir un accès gratuit aux manifestations sportives, renforcer le haut débit, 200 nouveaux logements sociaux par an et en rénover autant pour faire des économies d’énergie, créer un conseil départemental de l’autonomie pour les personnes âgées, 50 millions pour rénover les routes, de nouvelles aires de covoiturage à créer…
Ah, et au fait : Frédéric Thomas ne veut pas renoncer aux partenariats public-privé que déteste la droite : « sinon, comment on aurait pu financer les travaux dans les collèges d’ici 2017 ? ».
Olivier COLLET