« La femme au tableau », une petite histoire dans la grande

Après « My week with Marilyn », « La femme au tableau » est le deuxième long métrage de Simon Curtis, réalisateur britannique issu du monde du théâtre. Le film a été tourné en huit semaines entre Vienne, Londres et Los Angeles. Critique.

Au décès de sa sœur, Maria Altmann se retrouve projetée dans son passé : née juive, elle avait dû fuir son Autriche natale, quand les nazis l’ont envahie, pour s’installer en Californie. Derrière elle notamment, un tableau de Gustav Klimt, portrait de sa tante Adele. Ce chef-d’œuvre, le Mona Lisa de l’Autriche, a été confié en 1940 par les nazis au musée du Belvédère de Vienne. Ce tableau fait partie de son héritage, et elle compte bien le récupérer. Pour cela, elle fait appel au fils d’une amie, Randol Schoenberg, jeune avocat débutant, qui se retrouve plus investi qu’il ne l’aurait pensé lui-même dans ce qui est plus qu’une affaire d’héritage : une affaire de justice face à l’Histoire.

Ce film, inspiré de l’histoire réelle de Maria Altmann, pose le doigt sur un sujet délicat : la spoliation des biens par l’ennemi en temps de guerre. Durant la Seconde Guerre mondiale, en France, le Jeu de Paume à Paris était devenu une véritable « gare de triage » des œuvres volées avant d’être expédiées en Allemagne [2]. Nombre de pays ont été dépossédés de leurs biens les plus précieux par l’Allemagne nazie. Aussi, au sortir de la guerre, chacun tente d’organiser des restitutions. La France crée la Commission de Récupération Artistique en 1944. Ainsi, cinq ans plus tard, 74 % des œuvres déclarées volées avaient pu être restituées à leurs propriétaires. En Autriche, on estime à 100 000 le nombre d’œuvres volées par les nazis et qui n’ont jamais été restituées à leurs propriétaires, ce, malgré la création d’un Comité de restitution.

Il n’y a évidemment pas que la Seconde Guerre mondiale durant laquelle ont pu avoir lieu des spoliations. Par exemple, depuis de nombreuses années, la Grèce demande au British Museum de Londres la restitution de frises du Parthénon emportées à partir de 1801 par Lord Elgin, ‘‘émissaire de Londres dans l’Empire ottoman, qui incluait la Grèce à l’époque’.’

Par la petite histoire, La femme au tableau renvoie à la grande Histoire et montre combien, près de soixante-dix ans après, il est encore difficile de lui faire face.

M.B.

A voir en ce moment aux Studio à Tours. http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19550353&cfilm=227206.html

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