Journées du Patrimoine : des dorures de la préfecture aux peintures de la maison close

Visite guidée et imagée de deux lieux qui ont attiré la foule ce samedi.

Les Journées du Patrimoine, c’est l’occasion de visiter des bâtiments où l’on ne met pas les pieds le reste de l’année. Ainsi, cela faisait 3 ans que des visites de la préfecture d’Indre-et-Loire à Tours n’avaient pas été organisées. Mais, habitué à participer à ce week-end chaque année dans ses précédentes fonctions, le nouveau préfet Louis Le Franc a décidé de rouvrir les portes de ce lieu de pouvoir, pour le plus grand plaisir des 200 Tourangeaux qui ont arpenté ses couloirs (par groupes de 40, sachant que le planning était complet avant la fin de la semaine).

Accueillis par le représentant de l’Etat en personne et guidés par une employée de la préfecture passionnée d’histoire, les visiteurs ont pu mieux comprende l’histoire de cet ancien couvent devenu résidence du préfet dès 1803 et officiellement préfecture en 1806. Ils sont passés par le bureau du préfet, les salons de réceptions où le pape Jean-Paul II est venu en 1996 (il avait alors fallu retirer le lustre pour éviter que les perches des journalistes ne le cassent), le petit salon avec son piano du XIXème siècle et son grand tableau que certains préfets ont préféré cacher le trouvant « trop osé »… Dans la deuxième partie de la visite, c’est vers les jardins, le bunker aux murs d’1m d’épaisseur (avec son téléphone à cadran !!) et dans les caves voutées (anciennes cuisines) que le parcours s’est poursuivi pour un groupe hétérogène (retraités et familles).

Forcément, la sécurité veillait partout (il fallait ouvrir ses sacs à l’entrée). Après tout, nous étions dans un lieu symbolique, ce genre d’endroit que les gens aiment découvrir (certains se laissant ainsi prendre en photo devant le drapeau tricolore). Vivante et enrichie de nombreux détails insolites, cette visite était vraiment une réussite.

A l’autre bout de Tours, à quelques mètres du Boulevard Preuilly, un autre lieu plus insolite a attiré beaucoup de monde (et se visite toujours ce dimanche) : l’Etoile Bleue. Le siège de la Jeune Chambre Economique de Touraine est surtout une ancienne maison close de Tours. La survivante. Car il y en avait une bonne dizaine. En activité de 1900 à 1946 (quand la loi bannit l’existence de tels procédés), elle est ajourd’hui en pleine restauration. Mais à petits pas car il faut 40 000€ pour lui redonner sa classe du passé et que ce n’est pas facile à trouver (une convention vient d’ailleurs d’être signée avec Urgence Patrimoine, une association qui peut faire avancer les choses. Une tombola est même organisée promettant aux gagnants une soirée dans les murs).

Là encore, la visite était pleine de petits détails historiques et sympathiques. Comment fonctionnait le lieu par exemple : il abritait une dizaine de jeunes filles de 21 ans minimum, souvent venues de la campagne et qui appréciaient de pouvoir être nourries et logées mais se retrouvaient vite prisonnières du système et endettées, ne pouvant sortir que tous les 15 jours pour aller voir le médecin, une visite obligatoire qui certifiait leur capacité à travailler. Ce que l’on a vu ce sont les peintures érotiques de 1923 signées Jacquemin. Des fresques qui ont soufert de l’humidité et qu’il faut donc préserver. Car la maison du 15 rue du Champs de Mars a déjà été sauvée de la démolition dans les années 80, ce serait dommage qu’elle s’effrite à petits feux au XXIème siècle…

Olivier COLLET

Découvrez les photos à l’intérieur de la préfecture de Tours puis dans l’Etoile Bleue…

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